Adaptation d’un livre
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YULI

Icíar Bollaín

Carlos Acosta, Santiago Alfonso, Keyvin Martínez, Edilson Manuel Olbera, Laura De la Uz…

105 min.
17 juillet 2019
YULI

Plongés dans les quartiers de La Havane les plus défavorisés, nous découvrons Carlos Acosta (Edilson Manuel Olvera), appelé Yuli d’après un dieu africain de la guerre, s’adonner aux joies du breakdance. Son père (Santiago Alfonso), vient l’y prendre par la peau du cou, car il aspire à un avenir meilleur pour son fils, loin de la misère des favelas. Convaincu du talent de son fils, il l’emmène à l’Académie nationale de ballet de Cuba où Yuli, malgré lui, conquit les professeurs et se voit offrir l’opportunité d’y suivre une formation de renom.

C’est en partie cette ascension-là, que Carlos Acosta (lui-même) met en scène, nous offrant ainsi, au travers de cette mise en abyme, un magnifique spectacle de danse qui retrace sa vie, depuis son enfance jusqu’à son apogée, en tant que danseur étoile.

D’une part, YULI est ainsi ponctué de scènes du passé, se déroulant dans le Cuba des années 80, où nous découvrons certains sites incroyables comme la plantation où Yuli apprend par son père le passé douloureux de ses ancêtres, et d’autres où nous ne pouvons qu’apprécier les couleurs et l’ambiance chaleureuse de La Havane. Et d’autre part, il est ponctué de superbes scènes de danse contemporaine, magnifiques chorégraphies interprétées par de véritables danseurs, pour souligner les moments forts de la vie de Carlos Acosta, ce bel homme qui, grâce à son talent et à la conviction de son père et de ses professeurs a pu se hisser loin des bidonvilles.

Scénarisé par Paul Laverty, scénariste attitré de Ken Loach, Yuli est une adaptation de l’autobiographie de Carlos Acosta. Mixant passé et présent, le film/spectacle laisse évidemment place à la fiction et l’imagination, comme le suggère Carlos lui-même en répondant à l’un des danseurs « It never happened but it‘s all the truth », soulignant ainsi la complexité et la beauté de la vie humaine.

Si le film connait quelques longueurs durant sa deuxième moitié, il en vaut néanmoins le détour, pour la beauté du spectacle, pour la beauté de La Havane et pour la beauté de la réflexion.

(Astrid De Munter)