Dessin animé de qualité stylistique +++
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Coup de coeurWALL.E

Andrew Stanton (USA 2008 - distributeur : Walt Disney Studios)

Aux commandes des sons et bruitages : Ben Burtt (un génie en son domaine)

90 min.
30 juillet 2008
WALL.E

Mignon. « Wall-E » est purement et simplement un des films les plus mignons qui ait été réalisé ces derniers temps.

Il n’y a rien de réducteur dans ce choix d’adjectif, au contraire. « Wall-E » est ce que l’on peut appeler un film charmant, qui touche par la simplicité de son propos et par son aboutissement formel.

Il nous conte une histoire d’amour avec un grand A. La rencontre inattendue entre deux robots, chacun représentant d’un temps et d’un monde diamétralement opposé. D’un côté Wall-E, le robot rouillé, ressemblant étrangement aux jeux des années quatre-vingts, de l’autre Eve, création high-tech aux allures de mac.

De cette mise en présence fortuite naît un lien, au départ ténu, qui peu à peu s’étoffe jusqu’à devenir un rapport essentiel entre ces deux êtres. On retrouve avec émerveillement ce que c’est que d’être amoureux en voyant Wall-E s’exténuer à attirer le regard de Eve, lui prodiguer toutes les attentions possibles, la protéger.

On redécouvre les étapes de la découverte amoureuse, du coup de foudre à la conquête de l’autre, comme si l’on ne les avait jamais vus auparavant sur un écran de cinéma, tant ces éléments y sont décrits avec pudeur et simplicité.

Wall-E comme Eve n’ont pas besoin de mots pour se comprendre. Tout passe par leur regard, leur attitude, les actions qu’ils posent.

Et c’est réellement fascinant de voir à quel point ces deux êtres métalliques sont à même d’incarner l’émotion. On reste bouche bée face au panel d’affects que les deux protagonistes robotiques extériorisent. Il faut ici bénir l’animation numérique, qui permet de créer des personnages si vivants et si atypiques.

Tant les deux héros que les deux mondes dans lesquels ils évoluent font preuve d’une virtuosité technique rare. L’univers dressé est frappant de réalisme, alternant vision d’un monde crépusculaire empli de déchets et hologrammes d’humains réels, donnant ainsi une profondeur inattendue à l’animation.

Une profondeur formelle qui engendre une profondeur au niveau du sujet même. Ces deux mondes décrits, celui des restes d’une planète décrépie et celui du vaisseau empli des derniers humains, obèses et futiles, sont des images qui contiennent, en sous-texte, une certaine critique de notre attitude de consommateurs échevelés. Bien sûr, cette réflexion sur nos comportements quotidiens n’est pas le thème central du film, mais il lui apporte néanmoins une épaisseur non dénué d’intérêt.

D’autant qu’au-delà de ce fond plus sérieux, « Wall-E » joue aussi la carte de la citation et de la référence. C’est autant « 2001, Odyssée de l’espace » que les films de série B sur la découverte de la galaxie qui sont ici donnés en clins d’œil, ce qui ne manque pas de suggérer le rire à plusieurs reprises.

« Wall-E » est donc sans conteste un film à voir en famille. Parce qu’autant les grands que les petits ne pourront s’empêcher d’être émerveillés, touchés par ces deux petits êtres de métal. (Justine Gustin)