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UNE CHANSON DANS LA TETE

Hany Tamba (France/Liban 2008 - distributeur : Imagine Film Distribution)

Julia Kassar, Pierrette Katrib, Patrick Chesnais,

98 min.
13 août 2008
UNE CHANSON DANS LA TETE

Le titre du nouveau film d’Hany Tamba évoque une mélodie entêtante, que l’on retient malgré soi, rythmant les jours, délicieuse et cadencée. « Une chanson dans la tête » [1] est à peu près l’exact inverse de ce que son titre suggère. 

Pour tout rythme, le film n’offre qu’une mesure lente, dispersée et distendue. La narration oscille d’un protagoniste à l’autre, dans un mouvement ondulatoire flou, à un point tel que l’on a du mal à comprendre qui est le personnage principal du film.

On vacille vaguement de l’un à l’autre sans se sentir toucher par aucun d’eux. Parce que leur vécu manque d’originalité, de piquant. Il y a le loser qui revient sur le devant de la scène, la cinquantenaire parvenue liftée de la tête au pied, son mari industriel filou et vulgaire, et puis la belle innocente et pure.

Tous ces personnages évoluent dans un récit cousu de fil blanc, qui sombre à plusieurs moments dans le stéréotype complet. Ainsi, un des dénouements essentiels du film s’ancrera dans une nuit d’amour entre la belle et le loser, qui, soudain, comprendront leurs erreurs et leur véritable but. Comme un vieux refrain maintes fois joué qui est à nouveau exposé, sans pour autant être convaincant.

D’autant que les acteurs font eux aussi preuve de caricature dans leur jeu. Ils paraissent enfermés dans des rôles pétrifiés. Patrick Chesnais semble ne plus pouvoir jouer que des hommes sur le retour, en peu en décalage, mais toujours charmeurs. Malheureusement, Chesnais n’est pas Bill Murray. Il n’a pas son charisme indescriptible, sa nonchalance involontaire.

Du coup, on n’est pas le moins du monde enivré par sa performance. Ni par le film, qui ne devient jamais relevé, dynamique, pour au contraire continuer sur sa cadence molle et ennuyeuse. (Justine Gustin) 

 
[1] Le film a obtenu le prix du public au Festival du Film de Flagey.