THE STONES AND BRIAN JONES

Réalisateur mais avant tout documentariste, Nick Broomfield est notamment connu pour ses documentaires Kurt and Courtney (1998), Biggie and Tupac (2003), Whitney : Can I Be Me (2017) ou encore Marianne and Leonard : Words of Love (2019) (1). Dans son interview dans in-edit il nous explique qu’en tant que cinéaste il est toujours à la recherche d’un événement dans le passé qui l’a profondément marqué. Ainsi sa rencontre fortuite avec Brian Jones dans le train est un moment charnière dans sa vie (2), ce moment qui donnera naissance à The Stones and Brian Jones.

De facture assez classique, retraçant le parcours du fondateur des Rolling Stones, en commençant par son histoire familiale et en interviewant les personnes qui ont pu le côtoyer (3) , The Stones and Brian Jones n’en est pour autant pas moins intéressant.
Notamment pour le travail de recherche incroyable qui a été effectué. Nick Broomfield avait une équipe de trois personnes qui travaillèrent deux ans et demi pour recueillir et trier les archives (4) . Il s’agit d’un travail colossal qui impressionna même Bill Wyman (bassiste des Rolling Stones) qui après avoir vu le film s’exclama « My God, I’m amazed. I hadn’t seen half this footage. (5) »

Avec The Stones and Brian Jones, Nick Broomfield met en avant la relation conflictuelle de Brian Jones avec ses parents, surtout son père, qui a un côté biblique et universel. Élève brillant, il se rebelle à l’adolescence, face à l’autorité parentale mais aussi à celle de l’école. Il adopte alors la famille de Val Corbett (qui sera la mère de son premier enfant – il en aura six au total, de six femmes différentes). Et ce même pattern sera répété à plusieurs reprises. Ce qui explique probablement son manque de confiance et d’amour, et sa cruauté à l’égard des autres qui en découle. Mais le réalisateur nous offre également un portrait intime de Brian Jones, artiste et génie déchu dont peu savent qu’il est en réalité le cœur et l’âme des Rolling Stones.

Ce qui est également mis en évidence, c’est que depuis la fondation du groupe, en 1962, jusqu’à sa mort (quelques semaines après son éviction du groupe), en 1969, la scène mondiale du rock était en pleine effervescence, et Brian Jones y a largement contribué.

Appartenant au tristement célèbre Club des 27 (6) , Brian Jones est une figure emblématique à (re)découvrir au travers de ce magnifique documentaire pour le plaisir de (ré)entendre des extraits de concerts, des anecdotes des protagonistes de l’époque et de découvrir des images d’archives jamais vues auparavant.

Astrid De Munter

(1) Pour plus d’informations voir https://nickbroomfield.com/filter/Film/
(2) Voir interview de Nick Broomfield dan in-edit, 10 mars 2024, https://nl.in-edit.org/interview-nick-broomfield/.
(3) On y entend e.a. Mick Jagger, Keith Richards, Bill Wyman, Pat Andrews, Linda Lawrence, Mélissa North, Volker Schlöndorff, Zouzou et d’autres encore.
(4) Voir interview de Nick Broomfield dans A.Frame, 15 novembre 2023, https://aframe.oscars.org/news/post/nick-broomfield-the-stones-and-brian-jones-interview.
(5) ibid
(6) Surnom donné à un ensemble d’artistes célèbres du rock et du blues qui ont comme point commun d’être morts à l’âge de 27 ans.