Drame politique
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THE PRESIDENT’S LAST BANG

Im Sang-soo (Corée du Sud 2005 - distribution : Ecran Total)

Baik Yoon-shik, Song Jae-ho

102 min.
28 juin 2006
THE PRESIDENT'S LAST BANG

Que s’est-il passé à Séoul la nuit du 6 octobre 1979 ? 
Im Sang-soo, qui a commencé sa carrière cinématographique en étant l’assistant de Im Kwon-taek, avait 17 ans lorsque Park Chung-hee, le président de la Corée du Sud a été assassiné.

Quelques putschistes plus déterminés qu’organisés, menés par un proche du pouvoir et directeur de la KCIA (la CIA coréenne), mettent fin en quelques heures à près de 30 ans de dictature militaire qui n’avait rien à envier à celle de l’ennemi territorial voisin, Kim Il-sung le président de la Corée du Nord.

En séquences courtes, avec des couleurs qui claquent et qui glacent, le cinéaste capte en une unité de temps concentrée sur 1 jour, (*) à la fois la fin de règne d’un président amateur de jeunes filles et prompt à l’auto apitoiement (comme cet autre tyran qui lui était contemporain : Mao) et les frémissements d’âmes des putschistes juste avant leur intervention.

Film crépusculaire, « The Président’s Last Bang » - allusion à la fois à la vie de débauche de Park et à sa fin sanglante - re-crée magistralement un passé avec l’intelligence de cette « magie sympathique » chère à Marguerite Yourcenar et qui consiste à se transposer en pensée à l’intérieur de quelqu’un.

Aucun jugement, aucune interprétation ne seront posés sur les motivations des meurtriers.
Juste de temps en temps un regard furtivement farceur ou burlesque qui allége la violence du propos.

Le film a remporté un franc succès en Corée, chez nous sa sortie fut très confidentielle.
Aucune sortie en salle, hormis six projections dans le cadre de l’Ecran Total

Cette chétive distribution est bien dommage pour un film qui tisse des liens entre passé et futur - comme l’actuel Président de la Corée du Nord, Park était animé d’un rêve de balistique nucléaire - et qui rappelle que la démocratie reste une idéologie fragile lorsqu’elle est impuissante à s’opposer à la censure. « The Président ‘s Last Bang » a été amputé de son prologue et de son épilogue documentés à partir d’archives télévisées et ce à la demande du fils de Park.(m.c.a)

(*) comme dans la série télévisée « Ces jours qui ont changé le monde » ou comme les films qui resserrent leur action sur 24 heures « Nuit Noire, 17 octobre 1961 » d’Alain Tasma ou
« 11’09’’01-september 11 »