Thomas Jay, Marcia Gay Harden, Toby Jones
Rares sont les écrivains qui portent avec un tel à propos leur patronyme.
Oui Stephen King est bien le roi des histoires fantastiques. Du moins celles situés dans la partie anglo-saxonne du monde.
Ses premières nouvelles datent de 1962 et son premier succès de librairie « Carrie », le fut aussi au cinéma. Grâce à Brian de Palma.
Frank Darabont, en cinéaste habitué des adaptations du King (*) et en designer d’ambiance (**), propose dans « Mist » un condensé, en huis-clos, d’épouvante et de questionnements.
Film de monstres animaliers - des insectes géants encerclent le centre commercial d’une paisible bourgade du Maine/USA - qui va renvoyer, non sans savoir faire, les humains captifs du lieu à leurs irréductibles différences et à leur violence, « Mist » est un compost d’effets spéciaux déjà vus (et mieux exploités « The fog » de John Carpenter) et de tension intéressante.
Parce ce qu’elle met face à face les tordus engendrés par le stigmate number one de ces dernières années : le fanatisme religieux.
Que sortira-t-il d’une confrontation qui verra se heurter scepticisme, rationalisme et partisan du mouvement apocalyptique ?
Un peu comme si Jean-Pierre Brisville (***) avait convié à la même table Pyrrhon, Leibnitz et
le pasteur Mailhol - le leader charismatique (hélas) du mouvement millénariste.
Le tout, film de survie oblige, dans un climat de purée de pois, de guignol souvent grand et de menaces bien réelles qui adrénaliseront l’amateur de frissons. (m.c.a)
(*) « A woman in the room », « The Green mile », « The Shawshank redemption » (avec les excellents Tim Robbins et Morgan Freeman)
(**) « The fly II » de Chris Walvas, « The blob » de Chuck Russel, diverses « Adventures of the young Indiana Jones ». Darabont est en écriture d’un remake du « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury déjà porté à l’écran par François Truffaut
(***) Le spécialiste des faces à faces antagonistes : Talleyrand/Fouché dans « Le souper », Descartes et Pascal dans « L’entretien », Madame du Deffand et Julie de Lespinasse dans « L’antichambre » actuellement à Paris avec Danielle Lebrun et Sarah Basiani au théâtre Hébertot.