Adaptation d’un livre
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THE KITE RUNNER ou LES CERFS-VOLANTS DE KABOUL

Marc Forster (USA 2007 - distributeur : UIP)

Khalid Abdalla, Homayoun Ershadi, said Thagmaoui

122 min.
13 février 2008
THE KITE RUNNER ou LES CERFS-VOLANTS DE KABOUL

L’adaptation cinématographique d’un roman et ses limites. Limite de la fidélité textuelle lorsqu’elle n’est pas animée par le souffle de l’inventivité visuelle.

Bénéficiant d’un extraordinaire bouche-à-oreille, acclamé par la critique, multi primé, le livre (*) en partie autobiographique de Khaled Hosseini raconte l’histoire de deux enfants, Amir et Hassan, amis depuis toujours. Qu’un évènement dramatique pourtant sépare.

Vingt après, Amir, réfugié aux USA, revient dans son Afghanistan natal pour y porter secours à son camarade. Occasion pour lui de se racheter, de gommer un passé dont il n’est pas fier et de se confronter à un pays dévasté par la guerre avec les Soviétiques et la prise de pouvoir par les Talibans.

Ce qui dérange dans « The kite … » de Forster c’est son académisme. Trop respectueux, il corsète le film d’un manque d’élan. Induisant un sentiment contradictoire et ambigu parce qu’à la fois rassurant et trompeur.

Rassurant par sa narration sans surprise pour qui a lu le livre et trop prévisible pour qui ne l’a pas lu.

Trompeur par sa frilosité à investir les personnages de la force que leur attribuait l’imaginaire du lecteur.

Restent des thèmes dont l’intérêt provient plus du livre que de son adapation : la description d’une relation enfantine qui lorgne, sans toujours y parvenir quand les violons s’en mêlent, vers le néoréalisme italien, le regard honnête porté sur une dictature fanatico-religieuse et l’approche d’une vie dont les hasards offrent à la même personne la possibilité de choir et de se rédimer.

Il est dommage que, sans punch, rythme et resserrement scénaristique, le film se laisse déborder par des intentions exagérément photogéniques ou émotionnelles qui induisent trop de sensiblerie et pas assez de sensibilité.

Dire que « The kite... » déçoivent serait exagéré mais constater qu’il manque de vent pour les impulser plus haut dans le firmament est une réalité.

"The kite..." est nominé aux Oscars 2008 dans la catégorie musique. Celle-ci est d’Alfredo Iglesias qui a travaillé surtout avec Almodovar ("Hable con ella", "Todo sobre mi madre", "Volver"). (m.c.a)

(*) Edité en 10/18, collection "Domaine étranger".