Paul Brannigan, Roger Allam, John Henshaw, William Ruane, Daniel Portman ...
Ken Loach est capable d’éventrer la société britannique. Il aime construire autour des ouvriers, facteurs, chômeurs, drogués des intrigues humainement extraordinaires.
Dans la plupart des cas le résultat est une métaphore époustouflante de la vie, dans d’autres il en résulte tout simplement un bon film.
" The Angel’s share " fait partie de cette dernière catégorie.
…Glasgow, dans le métro un pauvre garçon farfelu se fait apostropher par le haut parleur et tombe ensuite sur les rails du métro dans une scène hilarante.
Ce moment est suivi d’un collage de présentation des personnages de notre histoire jugés au tribunal et condamnés à des travaux d’intérêt généraux.
Dix minutes construites à règle d’art.
Robbie (un très bon Paul Brannigan) n’a pas d’issue de secours. Il est condamné au tribunal, tout comme dans la vie, à un destin qui s’acharne contre sa condition.
La rage impuissante face au mauvais coup du sort n’est toutefois pas la même palpable dans « It’s a free world » ou « Route Irish ». Loach, avec son vécu (et son âge peut être ?), acquiert un arrière-goût un peu boisé.
Impalpable et injustifié comme le volume d’alcool qui s’évapore inévitablement dans l’air après l’ouverture fût de whiskey, Ken Loach trame une comédie qui tient (pratiquement) jusqu’au bout.
Robbie apprend l’art du whiskey grâce à Harry l’homme qui l’aidera à ouvrir une perspective, à donner un nouvel espoir à son nouveau né et à pouvoir se racheter.
Dommage pour une conclusion qui trop fait ressortir le sucre et le mielleux et étouffe l’amertume tout en diluant les saveurs.
Avec Angels’ share On reste dans le canevas typique de la comédie british . Et seulement avec un peu d’effort on pourra retrouver le fil rouge du titre « la part des anges » : l’homme qui retrouve en lui et en son peuple les moyens et la force pour s’élever au-dessus de sa condition.
( Lucia )