Sans intérêt
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STREET KINGS

David Ayer (USA 2008 - distributeur : 20th Century Fox)

Keanu Reeves, Forest Whitaker, Hugh Laurie, Chris Evans

108 min.
14 mai 2008
STREET KINGS

Ces « Street Kings » ne sont pas, comme on aurait pu s’y attendre, des danseurs - malgré la présence du rappeur Common alias Lonnie Rashied Lynn.

Ils sont des tueurs. Flics ou gangsters peu importe, la même brutalité les démange.

La même vénération de l’argent les habite. Ce fric, ce flouze, ce pèze qui, aussi sûrement que la gangrène pourrit le membre atteint, corrompt et « rend mauvais » professe avec le grotesque du pétard mouillé ou du scoop entendu moult fois (*) un Forest Whitaker, moins crédible en capitaine divisionnaire qu’en « Last king of England » (qui lui a valu un Oscar) ou qu’en adepte de l’Hagakure (**) dans le « Ghost dog » de Jim Jarmusch

L’histoire de « Street … » ne doit même pas être racontée, tant elle est éculée - même si James Ellroy en a écrit le scénario.

Un détective torturé et amer depuis le décès de son épouse décide de pister les responsables de
l’assassinat de son partenaire de patrouille.

A ces deux disparus s’en ajouteront bien d’autres parce que le genre du thriller contraint plus aux bains de sang qu’au ravaudage de dentelles.

La seule petite note réjouissante de ce film qui ne l’est pas est le rapport que le spectateur peut trouver glissant entre l’éthique et l’éthylisme.

De quoi ouvrir un bien intéressant débat arbitré - pourquoi pas ? – par un Keanu Reeves (***) qui semble bien posséder le sujet. Dérape-t-on vers l’un parce que se montrer à la hauteur de l’autre est impossible dans une Los Angeles qui, depuis la retraite de « Starsky et Hutch », s’est enfoncée dans la perdition morale de ses forces de l’ordre ?

Quand on sort de ce genre de représentation, un examen de conscience n’est pas inutile.

Pourquoi diantre est-on resté 108 minutes à regarder des scènes violentes s’enchâsser les unes aux autres, à bailler d’ennui devant la complexité de sous intrigues superfétatoires, à trouver les acteurs déperformants sans trouver le courage de s’extraire de son siège vers l’écriteau "sortie".

Celui-ci étant pourtant porteur de la seule lumière de ce polar qui mérite bien sa couleur.

Noire. (m.c.a)

(*) De ce côté-ci de l’Atlantique avec « Les ripoux » de Claude Zidi, ou de l’autre avec « S.W.A.T » de Clark Johnson, « Assault on precinct 13 » de Jean-François Richet, « City Hall » de Harold Becker etc ….
(**) Ou encore la voie du Samourai de Jôchô Yamamoto
(***) Sean Penn, prévu d’abord pour le rôle, aurait-il fait mieux ?