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SMALL GODS

Dimitri Karakatsanis (Belgique 2007 - distributeur : A-Film distribution)

Titus De Voogdt, Steffi Peeters

85 min.
23 janvier 2008
SMALL GODS

Si plusieurs petits dieux ont inspiré Karakatsanis dans son premier long métrage - notamment ceux de la recherche d’un ton personnel, d’une musique dantesque et d’une poésie qui n’a rien à envier à celle de Marie Gevers lorsqu’elle évoque la campagne flamande - il y manque un dieu de référence.

Un dieu tutélaire : celui de la maîtrise qui aurait évité un débordement du sujet et son éclatement en une myriade d’images choc qui nuisent à la lisibilité narrative d’une histoire racontée avec une avidité noire et violente.

Elena est kidnappée par David après un accident de voiture ayant coûté la vie à son jeune fils. Ils rencontrent, dans leur errance, une jeune muette avec laquelle, au rythme de flash back qui se structurent peu à peu en enquête, ils nouent d’étranges rapports.

Film qui commence plutôt bien dans une ambiance fiévreuse et mystérieuse, « Small gods » dérape vite dans une lourdeur à la fois émotive et visuelle - le « Calvaire » de Fabrice du Welz est un des films préférés du réalisateur - qui flirte avec l’indigeste.

Et avec l’opportunisme captieux d’un propos qui justifie le recours à des jeux qui mêlent la vie et la mort lorsqu’il est question de se libérer des démons du passé.

« Small gods » a reçu lors du dernier festival de Gand une mention spéciale, celle du « Youth jury award ».

Ce qui n’en fait pas pour autant un film pour enfants et jeunes adolescents. Ce qu’a compris la commission pour le contrôle des films en arguant de sa tension serrée et son atmosphère trasho-glauque.

La fratrie au cinéma se porte bien (*) En Belgique et ailleurs. Les Dardenne, les Coen, les Taviani, les Farrelly, les Wachowski, les Larrieu.

Et maintenant les Karakatsanis, l’un à la caméra, l’autre - Nicolas - à la direction photo.

Tous les deux viennent du monde de la publicité. Raison pour laquelle sans doute « Small gods »
est encombré d’un souci esthétique qui épaissit la forme et enlève au fond une part de sa cohérence.

C’est presque un péché de jeunesse d’oublier que la simplicité est le gage d’un film réussi. (m.c.a)

(*) Du moins derrière la caméra, parce que devant c’est plutôt la mise en coupe qui est actuellement de rigueur : "Cassandra’s dream" de Woody Allen, "Before the devil knows you are dead" de Sidney Lumet.