A éviter
0étoile(s) 0étoile(s) 0étoile(s) 0étoile(s) 0étoile(s)

SALT

Philip Noyce (USA 2010)

Angelina Jolie, Liev Schreiber, Daniel Olbrychski (*)

90 min.
4 août 2010
SALT

Un hypertendu sait qu’il doit éviter le sel.

 

Un cinéphile se doute qu’il doit éviter « Salt ».

A la fois parce que le scénario est un condensé de ce qu’il y a de moins bon dans un film d’espionnage. Prévisibilité, ringardise, impressions de déjà vu mais en pire - comment faire l’impasse d’une comparaison avec la trilogie des Jason Bourne qui a redonné à ce genre cinématographique un second souffle ?

A la fois parce que l’incohérence de la construction narrative donne l’impression d’un équilibre aussi improbable qu’au faîte d’un mur.

Et last but not least parce que ce rôle d’une agent de la CIA, toujours entre pirouettes, cabrioles, virevoltes et moulinets qui tiennent lieu de QI, n’apporte rien à la carrière en dents de scie d’Angelina Jolie, sauf à orienter le fléau de la balance vers le plateau « daubes ».

Est-ce pour tenir à distance ce rôle, doublon bien en deçà de l’originale Lara Croft qui a lancé sa carrière, et signifier ainsi son secret désaccord avec un certain cinéma formaté (mais rentable) que celle qui fut Marianne Pearl (**) et Christine Collins (***) a pris le parti de gommer tout ce qu’il y a d’humain en elle.

Au profit d’un visage, d’une silhouette et d’attitudes de réplicante sosie de celles de Daryl Hannah dans « Blade runner », de Rachel Roberts dans « S1m0ne » ou de Yul Brunner dans « Westworld » (****) le premier long métrage de Michael Crichton.

Film à tiroirs (souvent vides en l’espèce) comme tout film qui parle d’agents doubles, le titre « Salt » peut être vu comme énigme -

S’agit-il d’une allusion à l’acronyme pour S trategic A rms L imitation T alks, ces processus entamés en pleine guerre froide entre les USA et l’URSS pour réduire la course aux armements des deux (ex ?) puissances ennemies ?

Question dont on ne peut que fantasmer la réponse. Tout comme on peut qu’imaginer qui aurait remporté le prix du cabotinage si Angelina Jolie n’avait pas remplacé Tom Cruise, pressenti en premier choix pour tenir le rôle principal de ce S tar(ch) A ctors L imitation T alents. (mca)

(*) Que vient faire dans cette galère cet acteur brillant qui a commencé son cursus chez Wajda "Brzezina" et l’a peaufiné chez Michel Deville "La truite" et Philip Kaufman "The unbearable lightness of being".
(**) "A mighty heart" de Michael Winterbottom (2007)
(***) “Changeling” de Clint Eastwood (2008)
(****) don’t un remake est annoncé pour 2012 avec Russell Crowe