Meryl Streep, Uma Thurman, Bryan Greenberg
« Prime » dans sa traduction française « Petites confidences (à ma psy) » est une comédie sentimentale pleine de charme.
Le ton et les dialogues enlevés rappellent, sans pourtant les égaler, l’humour léger des comédies de l’âge d’or américain (« Philadephia story » de Cukor) et les traits d’esprit névrotique des Woody Allen.
New York est filmée avec un oeil affectueux qui colore la ville d’une ambiance feutrée capable d’offrir à ses habitants des occasions de se rencontrer et de s’aimer.
Rafi (Uma Thurman), divorcée depuis peu, vit avec perplexité le fait d’être tombée amoureuse d’un homme qui est son cadet de 14 ans.
Sa psy (Meryl Streep) l’encourage à vivre, sans réticence, cette relation jusqu’à ce qu’elle se rende compte que l’objet des pensées (essentiellement sexuelles) de son analysante est…son fils.
Découverte qui donne lieu à de savoureux quiproquos et à d’amusantes réflexions sur les liens
aussi complexes qu’envahissants qui soudent une famille juive.
Ces « Confidences » n’ont aucune prétention et c’est justement cette absence délibérée d’affectation qui leur donne une sapidité nuageuse comme celle qui font de certains capucino un vrai régal.
Le cœur de ce vaudeville est un formidable duo d’actrices au mieux de leur forme et de leur naturel.
Uma Thurman, bien loin de ses prestations glacées de « Vuitton’s woman », retrouve un allant et un pep qui, et on est ravi de le constater, n’ont pas été cryogénisés par la caméra de Tarentino.
Meryl Streep se distingue avec brio dans un registre aérien et comique auquel sa filmographie nous a peu habitués.
Même la fin qui, hors habitude de ce type de film, s’offre l’originalité de ne pas être heureuse
ne ternit pas la pétillance de cette histoire qui fait souvent sourire et parfois gaiement s’esclaffer.
(m.c.a)