Adaptation d’un livre
2étoile(s) 2étoile(s) 2étoile(s) 2étoile(s) 2étoile(s)

Coup de coeurONE DAY

Lone Sherfig (GB 2011)

Anne Hathaway, Patricia Clarkson, Romola Garai, Jim Sturgess, Jamie Sives

108 min.
24 août 2011
ONE DAY

N’ayez pas peur d’être heureux.

Pourquoi se sent-on tellement floué à la fin de « One day » ?

Floué et ému. Alors que ni la facture ni la narration, celle d’une romance classique, ne prédisposent à cette étrange émotion qui nous saisit, presqu’à notre insu.

Sans doute justement parce que cette absence volontaire d’effet esthétique ou pathétique - il y a beaucoup d’humour british dans « One day » - donne au film un relief particulier.

Relief particulier et universel à toutes les histoires qui se terminent en nous laissant avec un sentiment d’inachevé, d’inabouti.

Lorsque l’héroïne (une lumineuse Anne Hathaway qui peut rejoindre cum laude le club présidé par Annette Benning des plus beaux sourires du 7ème art ) emporte avec elle la clé d’un futur qu’elle et nous ne connaîtrons pas.

La clé d’un bonheur possible recherché pendant longtemps et qu’un hasard viendra faucher d’une façon aussi brutale qu’inattendue.

Rappelant ainsi à chacun que l’existence est brève et qu’il faut mieux ne pas la gaspiller en rendez-vous manqués et occasions dont on n’a pas saisi les ailes.

C’est par sa saine simplicité, son interprétation juste (y compris dans les seconds rôles), ses coups de soleil et de spleen, sa sincérité sentimentale que « One day » séduit.

Reprenant une idée déjà développée par Billy Wilder dans « Avanti » - donner à des rencontres amoureuses un rythme bien précis - c’est le 15 juillet qu’Emma et Dexter que tout oppose, les origines sociales, les sensibilités, les ambitions … décident de fixer le jour de leur rencontre annuelle.

 

Boussole temporelle de 20 ans qui donne à leur histoire non seulement un tempo mais un suspens : quand ces deux-là s’avoueront-ils enfin qu’ils s’aiment ?

Il est des films qui touchent au cœur parce que leur partition poignante et mélancolique réveille ce que nous savons tous mais que nous oublions si souvent.

Pour éviter que de la vie, qui n’existe qu’en modèle unique, ne restent que du sable, des regrets et la douleur de l’avoir loupée il vaut mieux l’investir et prendre des risques.

C’est encore la façon la plus sûre de démentir le préjugé que «  les histoires d’amour finissent mal en généra l » - Rita Mitsouko

« One day » est adapté d’un livre de David Nicholls paru en français aux éditions Belfond (mca)