Pour un samedi soir

NATHALIE

Anne Fontaine

Fanny Ardant, Emmanuelle Béart, Gérard Depardieu…

105 min.
21 janvier 2004

Anne Fontaine est la réalisatrice d’une demi-douzaine de longs métrages qui ont déjà eu les suffrages du public, et vous avez peut-être encore en mémoire les deux plus notoires d’entre eux : Nettoyage à sec et Comment j’ai tué mon père.
Quant à Fanny Ardant et la toujours belle Emmanuelle Béart, inutile bien sûr de les présenter. Même Gérard Depardieu a adopté, avec beaucoup de talent d’ailleurs, un profil discret pour ne pas voler les scènes dévolues aux deux protagonistes féminins.

Nathalie aborde avec une franchise très directe des thèmes sexuels. Les deux actrices centrales y incarnent l’éternelle opposition entre les deux pôles de la féminité, l’épouse et la putain. Mais si une certaine crudité est parfois apparente, rassurez-vous, elle reste essentiellement verbale et jamais visuelle. Nous ne pensons pas qu’il y ait dans Nathalie matière à choquer qui que ce soit, mais au contraire à faire réfléchir chacun et chacune sur la place de la sexualité dans le couple. MD

D’après un scénario original de Philippe Blasband, Anne Fontaine a réalisé un excellent film qu’elle qualifie elle-même de « suspens érotique ».
A notre époque de sur-représentation de sexe, ce film suggère le désir, la passion par le biais du langage, de la voix et même par la couleur rouge et chaude des décors et des costumes.
C’est un film sulfureux sur les fantasmes des femmes, sur la complexité de la sexualité féminine et sur nos désirs intimes. Avec le temps, la passion s’use, la lassitude s’installe, le désir s’en va et pourtant l’amour peut être là.
Anne Fontaine adapte parfaitement la forme de son film au sujet qu’elle veut traiter et a trouvé avec ces acteurs – monstres sacrés – une distribution cohérente et idéale.
Toutes les histoires d’amour se ressemblent mais elles sont chaque fois différentes, cette histoire-ci, perverse et troublante mais belle soutiendra votre émotion jusqu’au dénouement final. C.D.