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MÉPRISES

Bernard Declercq

Fabrizio Rongione, Pascal Greggory, Moana Ferré, Nicolas Vaude, François Vincentelli

90 min.
6 juin 2018
MÉPRISES

Vous pensez voir un thriller psychologique. C’est le cas.
Vous découvrirez que Moana Ferre est une star, qu’un huis-clos liégeois gracieux peut vous tenir en haleine et qu’avoir peur des hôpitaux est raisonnable.

« Méprises » c’est un conte cruel sur la relation toujours dangereuse entre un homme et une femme mariée. « Côté Jardin » c’est le livre qui a inspiré ce premier long-métrage de Bernard Declerq. Soit la narration non-linéaire de Jacques (Fabrizio Rongione) qui s’éprend de Françoise (Moana Ferre), rencontre son mari (Pascal Greggory) et se livre corps et âme dans la conquête de la belle.

Le film ne passe pas le test de Bechdel car Françoise ne s’émancipe que dans les bras d’un homme. Pourtant, « Méprises » dissèque cliniquement la liberté qu’on s’accorde sur l’emprisonnement de l’autre. Il tente même de répondre à cette sempiternelle question :
Pourquoi se lancer dans une aventure sans penser pouvoir être trompé par une personne qui trompe déjà ?

Tout se ramène à la confiance. Celle donnée sans compromis à l’excitation et au désir de s’échapper de la cage dorée, cette relation qui convient mais n’émeut plus. La solitude et la peur de l’abandon sont moteurs des actions où tout le monde est victime, bourreau ou sauveur de l’autre.

Une très belle illustration du fameux triangle de Karpman, donc. Trois rôles dramatiquement liés dans ce jeu sans pitié remplis par Moana Ferre, éclatante de chaleur sensuelle, Pascal Greggory, fou et froidement jaloux à la fois, ainsi que Fabrizio Rongione, aux expressions tièdes mais toujours rassurant.

(Jessica Riga)