Salomé Lemire, Vincent Bres, Théo Bertrands, Tristan Vichard, Eric Elmosnino,
Pause ! Il faut arrêter de prendre le spectateur pour un âne bâté, capable de tout supporter au nom du Dieu Image.
Il a le droit de ruer dans les brancards de la naïveté, du ringardisme et de la consensualité dégoulinante dans lesquels on veut l’emprisonner.
Il n’y a qu’un seul vainqueur dans cette « Guerre des boutons » qui se veut un doublon upgradé de celle d’Yves Robert réalisée en 1961 : l’ennui.
Un ennui qui, comme une lame de guillotine, décapite la meilleure volonté à trouver un quelconque intérêt à cette histoire de rivalité entre deux bandes de gosses, chacune portant haut les couleurs de son village.
Manque d’intérêt qui finit par se muer en irritation d’apprendre que cette réalisation a coûté 13 millions d’Euros.
13 millions c’est beaucoup pour une entreprise non seulement ratée mais qui sabote un esprit.
Celui qui animait le livre de Louis Pergaud (dont est issu le film de Samuell) en lui ajoutant des touches de féminisme et d’élans amoureux absents de l’œuvre originale de 1912 et en se pliant à la bienséance hypocrite des années 2010 - pas de nudité chez les petits guerriers, édulcoration la violence chez les enfants et de l’abrutissement chez les parents.
Les jeunes acteurs font ce que le réalisateur leur demande, un peu comme s’ils assuraient un minimum syndical. On n’y croit pas, on n’y adhère pas et on se fout (un peu, beaucoup ?) de ce qui leur arrive.
Les dialogues manquent de spontanéité, de légèreté, de réelle drôlerie.
Si Eric Elmosnino et Alain Chabat essaient d’apporter un peu d’humour à cette histoire dépourvue de malice et de punch, Mathilde Seigner s’applique, avec une détermination qu’on ne lui connaissait pas, à définitivement la plomber.
La publicité recommande « La guerre… » aux enfants à partir de 6 ans.
Sachant parfaitement que la présence des adultes qui les accompagneront doublera voire triplera le nombre d’entrées que son seul mérite aurait justifié.
Comme quoi on peut ne pas réussir un film mais en faire grâce à un marketing bien calculé un possible succès.
La seule inconnue étant de savoir si cette histoire gentillette sans effets spéciaux, GSM, PC a encore un pouvoir attractif, autre que de répondre (mollement) à la nostalgie de ceux qui étaient pré-adolescents dans les années 1960.
Pari néanmoins tenu par les producteurs puisqu’une autre adaptation, celle de Christophe Barratier, le réalisateur des « Choristes », avec la photogénique Laetitia Casta est annoncée d’ici la fin du mois . (mca)