Les voix d’Angelina Jolie, Dustin Hoffman et Jack Black
Dernier né du département animation de Dreamworks, « Kung-fu Panda » poursuit avec brio le processus initié avec « Shrek », proposant à nouveau un film à la fois drôle et intelligent.
« Kung fu Panda » est un film drôle dans le beau sens du terme, avec un humour qui se traduit autant par l’image que par les dialogues.
Les personnages y sont visuellement travaillés de façon à suggérer le comique. Soit en jouant de l’excès, comme c’est le cas des cinq pros du kung-fu, qui deviennent des caricatures savoureuses des mouvements de l’art martial. Soit par le détournement, incarné par Po, le panda trop rond, avec qui chaque prise se transforme en une sorte de danse désarticulée aussi grotesque que touchante.
Si « Kung fu Panda » ne peut pas se targuer d’afficher un second degré aussi poussé que dans « Shrek », il comprend néanmoins une bonne dose d’humour véhiculée au travers des répliques. Ces dernières sont autant l’accroche du sourire que le moyen de caractériser les personnages par quelques mots bien envoyés.
Au-delà d’utiliser les ressorts classiques de la comédie, « Kung fu Panda » a l’intelligence de mobiliser le contexte de l’histoire qu’il conte comme vecteur d’humour.
Se situant dans la Chine antique des guerriers et des maîtres d’arts martiaux, le film s’approprie l’esthétique d’inspiration japonisante. En ce sens, il comporte beaucoup de plans qui mettent à profit l’image numérique pour recréer à l’écran un univers d’estampe qui soudain s’anine.
Il n’hésite d’autre part pas à se jouer des codes du cinéma d’art martiaux en reprenant à son compte leurs caractéristiques filmiques. On y retrouve donc des gros plans et des ralentis qui décomposent les prises lors des combats, suscitant non plus la fascination pour un geste mais le rire face à cette réappropriation simiesque.
Enfin, et c’est aussi ce qui fait sa force, le film ne se contente pas de susciter le rire, il émeut. « Kung fu Panda » touche parce qu’il conte l’histoire d’un héros sympathique et débonnaire qui parvient à passer outre les jugements que l’on porte sur lui comme à se dépasser lui-même.
Divertissement familial, « Kung fu Panda » plaira autant aux enfants qu’aux adultes, les rassemblant dans une même émotion, le rire, sans jamais verser dans l’exagération ou le vulgaire.
(Justine Gustin)