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Kinds of Kindness

Yórgos Lánthimos

Emma Stone, Jesse Plemons, Willem Dafoe, Margaret Qualley.

165 min.
3 juillet 2024
Kinds of Kindness

Il est déjà de retour : le réalisateur grec Yórgos Lánthimos revient avec son nouveau long-métrage Kinds of Kindness, seulement quelques mois après l’immense succès critique de Poor Things. Son film a fait une entrée remarquée, présenté au Festival de Cannes en mai notamment ou encore au BRIFF 2024.
Avec Kinds of Kindness, Lánthimos renoue à 100% avec le grotesque, le bizarre, le malaise. Il s’en était quelque peu éloigné le temps de son précédent métrage, plus accessible (tout en gardant cette patte bien atypique qu’on lui connait). Ce qui est sûr, c’est que le cinéaste ne nous propose jamais des œuvres monotones. Ici cependant, loin de déclencher notre émerveillement ou notre plaisir, la frontière vers la contrariété, voire la détestation, est très fine.
Le film se présente en trois parties, tantôt intéressantes, tantôt irritantes. On est plongé dans des histoires bien distinctes : un homme dont les décisions ont toujours été dictées prend les commandes de sa vie, un policier questionne l’identité de sa femme retrouvée après avoir disparu en mer et une femme est à la recherche de la candidate idéale pour ramener les morts à la vie.
Le constat en fin de visionnage est le suivant : un sentiment d’inaboutissement. Les différents chapitres sont de qualité inégale : avec un début plutôt prometteur, un milieu burlesque étiré au maximum et déviant vers des recoins sombres, et un final presque épuisant à regarder.
L’entièreté du long-métrage semble exister pour choquer, susciter des émotions surtout négatives, mais sans donner vie à un véritable propos. L’histoire de Kinds of Kindness se base sur des concepts un peu cools mais jamais approfondis, des situations initiales prenantes avec des rebondissements qui tombent comme un cheveu dans la soupe ou complètement inutiles. Ces scènes semblent être là simplement pour la shock value, autrement dit pour ébranler le spectateur. La forme prévaut au fond mais à elle seule, elle ne permet pas un véritable intérêt.
La critique, subjective bien-sûr, peut sembler dure : nul doute cependant que certains trouveront leur bonheur dans Kinds of Kindness. Il s’agit sans doute de ces films qu’on aime ou qu’on déteste. Notons toutefois son point fort : ses acteurs et actrices, tous délivrant de très bonnes performances qui permettent de rester accroché jusqu’à la fin.

Flore Mouchet