Sans intérêt
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J’AI TOUJOURS REVE D’ ETRE UN GANGSTER

Samuel Benchetrit (France 2008 - distributeur : Les Films de l'Elysée)

Anna Mouglalis, Edouard Baer, Jean Rochefort, Bouli Lanners, Roger Dumas

110 min.
26 mars 2008
J'AI TOUJOURS REVE D' ETRE UN GANGSTER

" J’ai toujours voulu être un gangster" ou le drame des rêves qui ne deviennent pas réalité. Ils font des films ennuyeux.

Il faudrait toujours se méfier des dossiers qui accompagnent les projections destinées à la presse.

Plus ils sont épais - normal quand le cinéaste fournit lui-même, avec une confondante modestie, la longue liste de ses références (*) - bouillonnants d’intentions et d’inventivité, plus la mise en images de celles-ci risque d’être foireuse, bancale et indigeste.

Un peu comme si ce qui n’était pas conçu simplement ne pouvait se filmer aisément.

Samuel Benchetrit donc en homme de l’écrit qu’il est (**) d’insister sur sa volonté de faire un film en forme d’hommage à un certain cinéma populaire du XXème siècle dans lequel les personnages montrés sont à la marge de leurs ambitions.

En cinq actes en noir et blanc, et sur un écran en forme presque carrée qui aurait ravi Malevitch, il revisite des scénarios que d’autres ont déjà exploités en posant sa camera sur un bout de macadam, au milieu de nulle part.

Dans une cafeteria - sorte de château d’Ys imaginaire - où va défiler une bande de drilles plus mélancoliques que joyeux, de minables braqueurs, de malfrats démodés et de chanteurs éreintés.

On ne sait pas très bien s’il faut rire ou pleurer - pleurer de rire est aussi une option – devant ce fatras d’historiettes insupportables de maniérisme et de pose.

Le réalisateur a tous les droits en ce celui de raconter ce qui lui passe de plus décousu par la tête et d’être fasciné par des branquignoles et autres frères Marx de l’embrouille.

Et même de boucaner son style dans des glissandos apathiques et pseudo burlesques.

A la condition de ne pas oublier qu’il a face à lui un public qui a aussi tous les droits. Y compris celui de ne pas apprécier d’être pris pour un c…

Sommé sous la pression d’une critique qui manie les civilités comme l’enfant de chœur l’encensoir de trouver ce pensum intéressant, poétique et drôle.

Alors qu’il n’est que potache, prétentieux (ou auto admiratif ?) et bouffi d’une vacuité qu’il ne suffit pas d’inonder de néon, dans des parkings déserts, pour lui donner sens.

Mélange qui permet au réalisateur de chanter avec Boris Vian : « J’suis snob… J’suis snob… » et au spectateur d’ajouter « Et c’est un défaut que je n’ gobe pas. » (m.c.a)

(*) Excusez du peu : Jim Jarmush, Martin Scorsese (dont le titre « J’ai tjs voulu… » est la première phrase de son film « Goodfellas »), Aki Kaurismaki, Mario Monicelli, Quentin Tarentino. A cet édifiante toile de fond ne manquent que Dieu et ses Saints….
(*) « Récit d’un branleur », « Chroniques de l’asphalte » parus en Poche Pocket et « Comédie sur un quai de gare », pièce de théâtre éditée par Julliard