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ÉTERNITÉ

Tran Anh Hung

Mélanie Laurent, Bérénice Bejo, Audrey Tautou, Jérémie Renier, Pierre Deladonchamps

115 min.
14 septembre 2016
ÉTERNITÉ

« L’éternité c’est long, surtout vers la fin » (Woody Allen).

Arthur et Julie Bourgeois eurent cinq filles. Deux d’entre elles moururent jeunes. Les trois autres, Hélène, Henriette et Valentine, convolèrent en justes noces. D’elles sont issus dix-huit petits-enfants, quarante-trois descendants à la deuxième génération, cent cinquante-quatre à la troisième, et à ce jour quatre-vingts déjà à la quatrième.

Tel est le prologue du livre d’Alice Ferney, « L’Élégance des veuves » dont s’inspire le cinéaste franco-vietnamien, Tran Anh Hung, pour son nouveau film « Éternité ». Au casting, on retrouve trois actrices européennes Audrey Tautou, Bérénice Bejo et Mélanie Laurent, pour incarner ces femmes dans ce drame où se succèdent les fiançailles, les mariages, les enfantements et les décès.

En restant fidèle au livre qui ne contient que très peu de dialogues, le film se retrouve à faire preuve d’une grande économie de mots. Ce qui n’est pas sans bousculer nos habitudes de spectateurs, puisque nous nous retrouvons à contempler des personnages à travers des instants furtifs. Au moyen d’un montage alterné et de flash-backs, la caméra capte des états et des émotions issus de situations pour en faire une histoire plus globale sur l’humanité. Mais le film est aussi une ode à la maternité, le personnage incarné par Mélanie Laurent semble d’ailleurs tomber enceinte toutes les cinq minutes.

Nul ne pourra toutefois mettre en doute la beauté du film. Les décors sont paradisiaques, la photographie est empreinte de tons chauds et de lumière, et on a l’impression d’être dans un rêve éveillé. Sauf qu’au bout d’un moment, on aimerait sortir de cet état onirique qui vire à l’ennui et pour cela, il faut attendre que les lumières de la salle se rallument. Car si le cinéaste prend son temps pour filmer le temps qui passe, le film se retrouve prisonnier de longueurs accentuées par les effets de ralenti qui n’étaient absolument pas nécessaires.

Sachez donc que si l’envie vous prend d’aller voir « Éternité » au cinéma, mieux vaut avoir l’esprit ouvert et ne pas tomber dans le piège de la bande-annonce bien trop dynamique au regard de ce qui vous attend une fois les lumières éteintes dans la salle.

(Nathalie De Man)