Amy Adams, Patrick Dempsey, Susan Sarandon, Timothy Spall
Quand l’imaginaire du cinéma rencontre celui des contes de fées…c’est un enchantement.
N’en déplaise aux fanatiques de la réalité qui tiennent ceux-ci pour des sornettes destinées aux enfants, les contes ont le pouvoir de ne pas refermer à tout jamais la porte du merveilleux auquel, enfants, nous avons cru.
Giselle est une jeune fille qui sait parler aux animaux. Le Prince Edouard en tombe amoureux et compte en faire sa Princesse. Sa belle-mère, la méchante Reine, bannit du royaume magique d’Andalasia la ravissante Giselle qui se retrouve à Manhattan.
Délicieux mélange de scènes de dessins animés - inspirées des must du genre : Cendrillon, La belle au bois dormant, Bambi, La petite sirène… - et de prises de vue réelles, « Enchanted » nous raconte, sous le couvert de la parodie, la chute des illusions d’un personnage de cartoon, lorsque confronté à la vie quotidienne, il se rend compte qu’amour ne rime pas avec toujours.
Chute mais aussi capacité d’adaptation à un monde auquel il n’est pas préparé et même de réintroduire, dans la vraie vie, la dose de naïveté et de confiance qui lui manque.
Projetée dans la réalité, Giselle y révèle des qualités et une énergie étonnantes sans jamais se départir d’une gentillesse et d’une drôlerie absolument délicieuses. Elle est une image réjouissante de la féminité : à la fois douée de ressources inattendues sans se départir d’un enthousiasme souriant.
Raisons pour laquelle sans doute s’établit entre elle et le spectateur un lien immédiat et spontané de sympathie qui permet au film d’atteindre une magique efficacité qui plaira autant aux petits qu’aux grands.
En contrepoids à la candeur Giselle, une Reine belle-mère à laquelle Susan Sarandon apporte, avec un excès joyeux, la noirceur indispensable à l’équilibre des contes pour en faire des épreuves d’initiation aux termes desquelles, selon Charles Perrault, « L’honnêteté obtient récompense et l’orgueil châtiment » (*)
Contribuent aussi au bien-être bon enfant que procure ce film les prestations en forme de clins d’oeil machiavéliques de Timothy Spall - surtout connu pour son travail avec Mike Leigh - (**) - et bellâtrement désopilantes des Princes Charmants, Patrick Dempsey (le docteur Shepherd de la série télévisée "Grey’s academy") et James Marsden aperçu dans la série « Ally McBeal ».
La sortie d’ « Enchanted » au moment où chacun se prépare à présenter ses vœux pour l’année à venir rappelle de glisser parmi ceux-ci, celui de toujours croire à la puissance revigorante d’un baiser d’amour. (m.c.a)
(*) "Les fées" paru aux éditions Ecole des loisirs
(**) "Life is sweet", "Secret and lies", "All or nothing"