En compétition Internationale de longs métrages du Festival Filmer à tout prix 2017.
Tel un serpentin de fourmis laborieuses, un flot interminable de personnes gravitent une montagne noire et humide. Leurs lampions ponctuent cette procession silencieuse dans l’obscurité de la nuit. Le bruit lourd de leurs pas et le ruissellement de gouttes semblent provenir d’une grotte.
Fenêtre sur les entrailles de la terre, mises à découvert, la réalisatrice a choisi une entrée audacieuse et presque douloureuse pour nous révéler une réalité ethnographique : celle d’un eldorado apocalyptique du XXIème siècle.
Différentes voix racontent et témoignent de leur vie de chercheurs d’or et de minéraux dans un village perché sur le point d’altitude le plus élevé au monde. Les voix se mélangent à des émissions de radio, de la musique latino entraînante, des annonces électorales et des messages religieux créant un tourbillon étourdissant.
Le dispositif particulier qu’est cette première partie permet de mettre en place ce qu’on a besoin de savoir pour comprendre ce que l’on va voir. Lorsqu’enfin le plan change, on est ébloui par le blanc éclatant de la montagne noire enneigée. Enfin aussi, on se rapproche des gens qui peuplent ce décor noir et blanc.
Les travailleurs indépendants et oubliés de tous mâchent la coca pour oublier la faim et prient et dansent pour que l’Awichita (la sorcière) leur apporte fortune. Une réalité aussi mystérieuse et pourtant bien ancrée dans la Pachamama, la Terre Mère.
Luz