Documentaire
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Coup de coeurDOGTOWN AND Z-BOYS

Stacy Peralta (USA 2001)

Jay Adams, Tony Alva, Stacy Peralta, Peggy Oki (seul élément féminin de l’équipe) et en voix de narrateur Sean Penn

91 min.
1er août 2011
DOGTOWN AND Z-BOYS

Quand les arts se donnent la main, les amateurs se frottent les leurs.

Question synergie, la commune d’Ixelles, dans le cadre de ses activités culturelles de l’été, a fait fort.

Triplant l’intérêt pour la discipline du graffiti à la fois au Musée de la rue Van Volsem, à la Bibliothèque Mercelis et au studio 5 de Flagey.

Avec dans l’ordre l’exposition « Explosition » sous la houlette d’un jeune commissaire, Adrien Grimmeau auteur sur le sujet d’un livre insolite et passionnant, une présentation des photos de rues d’Henry Landroit et une programmation (*) de choix d’André Jaoussin.

Bref, il y a de quoi donner à Oscar Wilde l’impression d’être « in » lorsqu’il professait que « personne ne peut se livrer à la critique s’il n’est capable de recevoir des impressions de plusieurs formes d’art ».

« Dogtown and … » est un documentaire élégant et un brin nostalgique sur un coin fauché de Venice Californie

Mélangeant à la fois la couleur et le noir et blanc, les photos et les films d’amateurs de l’époque, des impressions contemporaines et des souvenirs du « good old time », il retrace l’histoire de la naissance du skateboard moderne dans les années 1970.

Qui est présentée, à la fois de façon lyrique et sociologique, comme une tentative de témoigner de qui on est en laissant non pas des inscriptions sur les murs mais une géographie de formes acrobatiques - académisées ou spontanées - qui, prennent prétexte d’une planche en bois et à roulettes, pour griffer l’éther de grâce, de beauté.

D’énergie casse-cou.

Cette énergie chaotique propre à l’adolescence lorsqu’elle est vécue dans des quartiers pauvres où rôdent drogues et délinquances.

« Dogtown… » tient à la fois du ballet visuel et de la réflexion sur les bizarreries de la vie qui font que des paumés, des transgresseurs peuvent devenir des stars. Juste parce qu’ils sont là au bon moment et qu’ils ont l’instinct de le saisir et de lui faire rendre gorge.

La bande son (Iggy Pop, Black Sabbath, ZZ Top, Aerosmith …) est là pour donner un écho au rythme des figures inventées par des boys dont le Z ne renvoie pas au côté chevaleresque de Zorro mais à la légèreté d’un vent d’Ouest auquel les Anciens ont donné le nom de zéphyr.

Un vent agréable, fait pour passer - comme les modes, comme le Skate qui, remplacé par la DS, ne connaît plus guère d’engouement que dans les quartiers où il fait lien entre des communautés défavorisées ou multi culturelles.

Un vent qui porte et pousse à sortir de soi-même. A flirter avec une transcendance païenne et hédoniste.

Comme « Billy Elliot » (**) lorsqu’il fait des étoiles, lors d’un inoubliable saut nouréev-ien, des amies que l’on peut (presque) caresser de la main.

Une version fictionnalisée de cette "skate saga" a été réalisée en 2006 par Catherine Hardwicke sous le titre "Lords of Dogtown". Nous ne l’avons pas vue. 

Pas encore vue. (mca)

(*) "Basquiat" de Julian Schnabel, " Beat street" de Stan Lathan, "IP5" de Jean-Jacques Beinex, "Exit through the gift shop" de Banksy, "Slam" de Marc Levin.
(**) dans le film de Stefan Daldry