DAN IN REAL LIFE

Il y a certains jours où l’on est lassé de cette vie compliquée où rien ne s’arrange jamais comme on l’a prévu. Dans ces périodes de fatigue existentielle, la meilleure chose à faire est d’aller voir un film divertissant et apaisant. « Dan in real life » permet de passer ce genre de moment.

On sent que Peter Hedges, dont c’est le second long métrage[1], est au départ romancier[2]. Son talent pour raconter des histoires est en effet indéniable. Les faits s’enchaînent avec fluidité, on ne s’ennuie pas tout comme on n’est jamais débordé par un flux d’informations trop conséquent.

Narration limpide, « Dan in real life » présente toutes les caractéristiques de la comédie romantique. Un héros dans une période complexe, veuf avec trois enfants, rencontre une femme qui lui fait entrevoir un avenir neuf, lumineux et tendre.

Ce projet est évidemment contrecarré lorsque notre héros découvre que la jeune femme en question n’est autre que la nouvelle amie de son frère.

Bien que le thème de l’amour impossible soit un archétype plus qu’usité et presque banalisé de la comédie romantique, on ne peut nier qu’il fonctionne ici à la perfection.

Même si on sait pertinemment bien comment va se terminer cet amour naissant mais contrarié, il est difficile de ne pas se prendre au jeu.

D’autant que ce genre de trio amoureux engendre toujours des situations au potentiel comique.

A nouveau, on ne peut pas parler d’innovation mais bien d’une mise à profit du contexte, la réunion familiale où une marmaille innombrable se mélange autour des deux amoureux transis mais paralysés. Le réalisateur y crée des situations à la fois cocasses et simples, qui ne manquent pas de nous faire sourire, et même rire. 

Si le film fonctionne avec autant d’efficacité, c’est aussi grâce à son casting de choix. Steve Carell, avec son visage de doux ahuri, incarne son personnage avec justesse et tendresse.

Sa physionomie de loser maladroit est ici utilisée avec humour, sans pour autant sombrer dans l’excès. A ses cotés, Juliette Binoche joue la belle fille rêvée, avec caractère et charme. 

C’est donc une comédie romantique de qualité que nous propose Peter Hedges avec ce nouveau film. « Dan in real life » permet de passer un moment agréable parce qu’il est sans prétention.

Simple et honnête, le film n’invente rien mais utilise avec intelligence les codes du genre. (Justine Gustin)

[1] « Pieces of April » est son premier long métrage, réalisé en 2003.
[2] Il a notamment écrit « What’s eating Gilbert Grape » qui fut porté à l’écran par Lasse Hallström en 1993.