Vincent Macaigne, Bouli Lanners, Vanessa Paradis
Avec cette allégorie canine, tirée de son roman éponyme, Samuel Benchetrit prend au pied de la lettre l’expression " mener une vie de chien " et la met en scène à travers l’histoire d’un homme qui a tout perdu et se soumet avec une servitude inouïe au diktat d’une société déshumanisée et aliénante. Un rôle au poil pour Vincent Macaigne qui, avec ses yeux de chien battu, est susceptible de susciter l’empathie de 30 millions d’amis mais qui, à la longue, devient exaspérant au point de nous faire éprouver plus d’empathie pour son bourreau, incarné par un Bouli Lanners plutôt convaincant. Même Vanessa Paradis que nous affectionnons pourtant, livre une bien piètre prestation dans un rôle aussi minimaliste que décoratif.
Si les premières minutes peuvent porter à sourire grâce à un humour absurde et surréaliste, " Chien " manque, au final, autant de mordant que de chien.
Remarquons toutefois que le Jury du FIFF a discerné dans " Chien " des qualités cinématographiques qui nous ont vraisemblablement tout à fait échappé, puisqu’il a été récompensé par trois prix : le Bayard d’Or du Meilleur film, le Bayard du Meilleur scénario et le Bayard du Meilleur comédien. Déconcertant.
Christie Huysmans