Les voix de Aziz Azam, Sébastien Brodzic, Walter Canipel...
Un regard satirique sur la colonisation africaine au 19e siècle . L’histoire met en scène 5 personnages : un roi tourmenté, un pygmée d’âge moyen travaillant dans un hôtel de luxe, un homme d’affaires raté en expédition, un porteur perdu et un jeune déserteur.
Un magnifique gâteau est un film en stop motion [1] d’Emma De Swaef et Marc James Roels. Ce court-métrage est allé en première mondiale à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs, a parcouru le monde entier et a déjà été primé aux Festivals d’Annecy, de Zagreb, de Toronto, d’Ottawa et de Vila Do Conde.
Le film commence par les insomnies du roi Léopold II. En songe, il est attiré par le chant d’un coucou et se rend dans la serre tropicale du château. Il découvre une sculpture de sa propre tête, dont jaillit de l’eau (un clin d’oeil au portrait de Bauduin pleurant de Johan Muyle ?). Une fois réveillé, il pense à son Congo.
Les scènes sont saisissantes de vérité ; les personnages (des figurines au visage de feutre) et des décors alliant coton et tissus deviennent réalité, odieuse quand il s’agit des colonisateurs au comportement inhumain (le roi, l’homme d’affaire roublard et le déserteur), triste quand il s’agit des effets dévastateurs sur les populations locales (le pygmée servant de cendrier dans un grand hôtel ou le porteur égaré).
Une poésie triste et féroce, une animation superbe, un grand film qui mériterait une sortie étendue dans les salles.
[1] L’animation en volume : l’une des techniques d’animation, donnant l’illusion de voir des objets animés d’une vie propre et doués de mouvements.