BIRD

Bailey a 12 ans et partage son quotidien avec son frère Hunter et leur père, Bug, qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Délaissée par son père, Bailey, en quête d’attention et d’aventure, se tourne vers d’autres horizons et rencontre un homme différent des autres, Bird.
Petit bijou de singularité, Bird, le nouveau long-métrage de Andrea Arnold, offre une belle promesse pour l’année cinéma 2025. Habituée à mettre en avant les marginalisés, la réalisatrice anglaise nous présente sur un plateau une œuvre authentique, émouvante mais aussi originale. À travers le personnage vibrant et attachant de Bailey (interprété par Nykiya Adams), c’est un film particulier qui se livre devant nos yeux. Entre retranscription d’une réalité difficile et touche de surnaturel, Arnold dépasse un palier dans sa proposition de cinéaste.
Le mélange des genres, entre le documentaire et le fantastique, est exécuté sans fausses notes, et plus encore de manière surprenante. Chaque personnage, même ceux qui, sur papier semblent caricaturaux, parvient à nous captiver tout du long. À l’exception de Barry Keoghan (qui interprète Bug, le père de Bailey) et de Franz Rogowski (interprète du mystique Bird), Andrea Arnold a eu recours au casting sauvage, intensifiant l’aspect réaliste. Les performances contribuent à donner cet effet brut au film. L’excellente direction d’acteurs n’est pas à douter tant chaque interprète parvient à jouer des scènes parfois très dures.
Les pérégrinations de Bailey hors de son quotidien d’ado en recherche d’identité nous embarquent. Bird est un film absolument unique, renversant et dont on ne veut pas sortir. Les moments de brutalité nous sortent de notre bulle, tout autant que Bailey. Le reste du film est entouré d’une aura difficile à décrire mais dont on ressent toute la singularité pendant et après visionnage. Plus qu’un film, Bird est une découverte à expérimenter.

Flore Mouchet