Duo ou face à face
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21 (LAS VEGAS 21)

Robert Luketic

Jim Sturgess, Kevin Spacey, Laurence Fishburne, Kate Bosworth

123 min.
16 avril 2008
21 (LAS VEGAS 21)

Le droit (*), disait-on au siècle dernier, mène à tout. Verhaeren est devenu poète, Delvaux peintre, John Grisham scénariste pour block busters (« The client », « The firm ») et Paul Meurice acteur.

De génie dans "Le deuxième souffle " et " L’armée des ombres" de Jean-Pierre Melville.

Au XXIème siècle ce sont plutôt les mathématiques qui mènent le bal. Ainsi que le montre avec un brio enlevé - bravo pour une bande son au diapason des éclairages clinquants des casinos lasveguiens - ce film qui rappelle que sous leurs dehors de forts en thème, les jeunes gens peuvent cachent des propensions à la rouerie qui au lieu de les disqualifier leur serviront de passeports dans le monde de l’ élite universitaire à laquelle ils rêvent d’accéder.

Après le tout jeune Tom Cruise dans « Risky business » c’est au tour de Jim Sturgess - aperçu dans « The other Boleyn girl » ou « Across the universe » - de porter au monde de "l’establishment" (**) l’estocade qu’il mérite.

« 21 » c’est l’histoire d’une rencontre improbable mais statistiquement possible entre un professeur d’équations non linéaires au MIT et un de ses étudiants qui finira par le plumer, à Las Vegas, sur le tapis bariolé du black jack.

Bien rythmé, bien scénarisé et bien joué - les acteurs sont épatants et Kevin Spacey savoureux - « 21 » est un film jouissivement irrespectueux qui n’hésite pas à tisser entre deux mondes qu’à priori tout sépare - Boston la constipée et Las Vegas la débridée - un point de contact fusionnel : l’argent.

Cet argent réclamé à titre de minerval par la prestigieuse Medecine School d’Harvard et les jetons dont les multiples salles de jeu sonnent et trébuchent au fil d’une chance qui ne serait que la mise en forme de séries et suites mathématiques.

Avec de judicieuses complicités, pas mal de culot et de jugeote « 21 » démontre que dévaliser un casino ne nécessite pas tout l’engineering logistique des « Ocean’s 11,12 et 13 ».

Une bonne compréhension des équations de Fibonnaci et l’assimilation des leçons cyniques d’un maître suffiront pour démentir la chanson du générique final des Rolling Stones : " You can’t always get what you want".

(m.c.a)

(*) Pour lequel le réalisateur doit avoir une certaine sympathie s’il faut en croire sa première réalisation - "Legally Blonde" avec une adorablement nunuche Reese Witherspoon - qui posait sur la discipline un regard joyeusement décapant.

(**) Sans le point de vue politique du "If" de Lindsay Anderson avec Malcolm McDowell.

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