PS I LOVE YOU

Oui. La réponse est définitivement oui. A la question posée par Alain Finkielkraut dans « Le Nouvel Observateur » de ce 31 janvier 2008 : existe-t-il un risque d’ accoutumance à l’idiotie ?

C’est ce que rappelle avec une navrante évidence le dernier film de Richard LaGravenese qui était plus inspiré lorsqu’il a adapté le livre de Robert Waller « The bridges of Madison country « pour Clint Eastwood.

Holly vient de perdre son mari emporté par un cancer foudroyant. Elle reçoit post mortem des courriers du défunt l’encourageant à continuer sa vie, à retomber amoureuse. A faire en sorte que « the show goes on ».

Et c’est là que le bât blesse. Tout est toc dans ce film.

Les larmes d’Hilary Swank. Les violons sirupeux du mélo. L’encéphalogramme plat du scénario. Les platitudes sur la perte d’un être cher. Les paysages irlandais - comment est-ce possible de rater à ce point son coup quand on a sous les yeux les plus beaux (ou presque) lacs du monde ?

Adéquatisée pour coïncider avec la fête des amoureux, le 14 février, la sortie de « P.S … » ne vaut pas le détour.

Plutôt que ces bien peu convaincants « I love You » virtuels, regardez autour de vous si vous n’avez pas quelqu’un à qui susurrer ces 3 jolis mots.

Si vous ne trouvez personne, il vous reste « Les promesses de l’aube » de Romain Gary. Ce merveilleux roman dans lequel une mère qui se sait condamnée écrit à son fils, avant de mourir, de véritables lettres d’amour pour qu’il y puise le courage qui pourrait lui manquer dans les moments difficiles de l’existence. (m.c.a)