Film d’animation
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MAX & C°

Samuel et Frédéric Guillaume (France/Belgique/Suisse 2008)

Les voix de Lorànt Deutsch, Patrick Bouchitey, Virginie Efira, Micheline Dax

85 min.
6 février 2008
MAX & C°

« Max & CO » ou encore une jolie façon de prolonger le festival Anima qui vient de se clôturer à Flagey.

Coup d’essai réussi pour ce premier film de deux jeunes réalisateurs-animateurs suisses qui ont dû, enfants, voir et revoir « The strange nightmare before Christmas » d’Henry Selick sur une idée de Tim Burton.

Max est un jeune adolescent. Il décide de partir à la recherche du père qu’il n’a pas connu. Sa quête le mène dans une petite ville en début de marasme économique. Son usine de tapettes à mouches, Bzz & C°, est en voie de restructuration parce que les insectes se font rares.

Max va devoir recourir à toute son ingéniosité pour faire face à la mégalomanie d’un PDG machiavélique et à la folie d’un savant dont le projet de mouches mutantes tourne mal. Il pourra compter sur la solidarité de son amie Félicie et des habitants de Saint-Hilare (sic).

150 figurines en pâte à modeler - comme quoi le C° du titre n’est pas superflu - se mettent en
quatre pour étoffer cette histoire plutôt classique d’une réflexion, inhabituelle dans les films pour
enfants, sur les dangers d’un capitalisme qui disjoncte.

A l’écriture Emmanuel Salinger (scénariste de « La sentinelle » d’Arnaud Desplechin et « Petites coupures » de Pascal Bonitzer) et Christine Dory (professeur à la Femis). Ils vont inscrire l’histoire dans la réalité.

Dans les coulisses les jeunes animatrices belges Guionne Leroy et Kim Keukeleire qui ont fait leurs premiers pas sur les toniques « Toys » et « Chicken run ». Elles vont doper, avec talent, l’esthétique "stop motion" de la réalisation.

« Max & C° » a remporté au dernier festival d’Annecy le prix du public.

Prix pleinement mérité pour ce film qui sort des sentiers battus en proposant à de jeunes spectateurs un regard plus « adulte » sur ce qui les entoure. Proposant notamment une filigranée résistance de l’artiste - il y est question de troubadour dans "Max..." - à la loi du marché.

Un regard éloigné des niaiseries sucrées ou hyperkinétiques qui embuent le regard enfantin d’une
mensongère vision du monde.

Une interview des réalisateurs est proposée sur le site suivant : www.cineart.be .  (m.c.a)