A voir avec les ados
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ALL THE INVISIBLE CHILDREN

Oeuvre collective (2005 - distributeur : ABC distribution)
108 min.
28 février 2007
ALL THE INVISIBLE CHILDREN

Si la civilisation se mesurait à l’aulne de la considération accordée aux enfants, le degré de la nôtre en ce début du XXIème siècle, serait largement en dessous de zéro.

7 cinéastes (*), 7 pays (**), 7 histoires, 7 regards sur des enfants qui essaient de survivre dans des conditions difficiles, hasardeuses, désespérées. Il n’y a pour eux, aucun "cercle qui applaudit lorsqu’ils apparaissent » (Victor Hugo)

Cette anthologie composée de versets d’une égale temporalité (environ 16 minutes chacun) est le reflet de 7 tempéraments d’artistes qui apportent chacun une perspective et un angle d’approche qui, mis bout à bout, couvrent le spectre de toutes les calamités : guerres, sida, mauvais traitements, faim, misères affective et matérielle….sauf celle (pourquoi au fait ?) de l’exploitation sexuelle.

Peu importe que les saynètes ne soient pas toutes cinématographiquement parlant de la même qualité. Les sujets abordés sont suffisants forts pour se demander s’il sera un jour possible de sortir de ce tragique qui enferme ceux que l’on appelle « l’avenir du monde » dans un cycle de haine/désespoir qui risque de se perpétuer.

Produit par l’Unicef, « All the invisible children » devrait être montré dans toutes les écoles.

Pour compenser l’idéalisme de certains spectacles pour enfants qui présentent, par leur ronronnante sécurité, une image fausse de la réalité du monde.

Pour équilibrer l’objectivité des journaux télévisés qui, par leur répétitivité sans empathie, lassent l’attention des spectateurs.

Pour rendre vigilants aux mensonges des films pour adolescents qui renforcent leur narcissisme et pulsions agressives.

Si comme le suggère Ridley Scott, dans le segment « Jonathan », la remémoration de l’enfance devient l’ultime refuge de l’adulte confronté au plus sordide de l’existence, comment faire pour préserver ce capital de réconfort des laideurs du monde ?

« All the invisible children » ne donne aucune réponse. Mais il a cette puissance rare d’un constat qui est à la fois plaidoyer pour les droits de l’enfant et réquisitoire contre les horreurs du monde qui les piétinent. (m.c.a)

(*) Medhi Charef , Emir Kusturica , Spike Lee, Katia Lund, Ridley Scott, Stefano Veneruso, John Woo 

(**) Burkina Faso, Serbie, USA, Brésil, Grande-Bretagne, Italie, Chine