Comédie
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MON MEILLEUR AMI

Patrice Leconte (France 2006 - distributeur : Les Films de l'Elysée)

Daniel Auteuil, Dany Boon, Julie Gayet

94 min.
27 décembre 2006
MON MEILLEUR AMI

Le bon ne conduit pas toujours au meilleur.
Patrice Leconte, le spécialiste des têtes-à-têtes masculins et inattendus (« Tandem », « L’homme du train ») nous a habitués à mieux que cette comédie qui confond populaire et poussif.

François est un marchand d’art cynique et affairé. Sommé par un entourage, lassé de son égoïsme, de lui présenter dans les 10 jours un véritable ami, il part à la recherche de cet oiseau rare.
Il rencontre Bruno, un sympathique chauffeur de taxi dont la crédibilité aurait gagné à ne pas cumuler tant de qualités qu’elles donnent au propos scénaristique un petit côté démago vite exaspérant.

Le cinéma de Leconte est du type « escaliers ». Tantôt up (« M.Hire », « Le mari de la coiffeuse »), tantôt down (« Les bronzés 3 » « Une chance sur deux »), il suscite la curiosité du spectateur qui ne sait jamais s’il aura envie d’applaudir ou de déguerpir.

Manifestement les clichés de « Mon meilleur ami », sa mise en scène plate, ses dialogues superficiels qui semblent refuser la cruauté du point de départ du scénario, son final attendu donnent envie de tourner les talons.

Pourtant, et c’est le miracle du 7ème art de savoir maintenir le visionnant sur son siège juste parce qu’il se passe sur l’écran un petit quelque chose qui retient l’attention.

Cet infime rien, en l’occurrence, c’est le regard (à ne pas confondre avec les mimiques ahuries) de Dany Boon. Chaleureux et mélancolique, pudique et confiant, il fait penser à celui de Bourvil, ce magnifique acteur qui a su rendre comme personne cet étrange sentiment qu’on appelle l’amouritié. ( « Fortunat » d’Alex Joffé)

L’amitié, La Fontaine l’a fabulisée « Qu’un véritable ami est une douce chose » .
Jean Boyer l’a mise en chanson pour Henri Garat dans le « Le chemin du Paradis » de Thiele et de Vaucorbeil « Avoir un bon copain, voilà c’qui y a d’meilleur au monde » .

Leconte en joue avec une insistance qui chagrine lorsqu’elle trébuche sur un placement product incongru, celui de la valorisation d’une émission phare de TF1 à savoir « Qui veut gagner des millions ? » au seul motif sans doute que son film est coproduit par la chaîne française. (m.c.a)