Film d’animation
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CORPSE BRIDE

Tim Burton (USA 2004 - distributeur : Warner Bros)

les voix d’Helena Bonham Carter, Emily Watson, Johnny Depp

73 min.
26 octobre 2005
CORPSE BRIDE

Il était une fois…des cadavres joyeux .
Des cadavres qui sont sexy, qui aiment faire des claquettes, jouer du jazz, boire, s’adonner aux jeux de mots et autres calembredaines.
Des cadavres qui aiment vivre et vivent plus intensément que la plupart des « respirants ».

L’histoire se passe dans une lugubre petite ville à la fin du XIXe siècle : Victor doit épouser Victoria. Ce mariage est arrangé par les parents des deux fiancés pour permettre aux uns de faire leur entrée dans le cercle de la haute société locale et aux autres d’avoir les moyens financiers de redorer leur blason.

Ce scénario bien huilé connaît son premier hoquet lorsque le timide et lunaire Victor tombe amoureux de sa douce promise.

Osera-t-il dépasser son angoisse et s’engager dans les liens d’une union pour la vie ?

Et c’est là que gît la trouvaille de Burton : il va greffer sur cette narration jusque là plutôt banale une légende selon laquelle une fiancée-trépassée et réveillée par inadvertance à la vie peut aider un humain à prendre conscience qu’il est vivant.

Un film qui, alors qu’il flirte constamment avec la mort, est tout sauf morbide.
Un peu comme « La danse macabre » de Saint Saëns vous pousse plus à faire des cabrioles qu’à vous (en)terrer.

Une quête de vitalité qui a pour objet transitionnel un cadavre qui, parce qu’il possède le talent de vivre et d’aimer, va indiquer à Victor comment se débarrasser de ses inhibitions, et devenir adulte.

Tout est subtilement enchanteur dans ce film : l’anecdote frontale, la philosophie qu’elle recouvre (et qui, n’osons pas peur des références, fait penser à Montaigne et à son tonique « pour s’apprivoiser à la mort, il n’y a que de s’en avoisiner ») la technique qui présente les personnages sous la forme de marionnettes animées image par image.

Je ne suis pas sortie de la vision transformée en papillons comme la léthale fiancée, je n’en avais pas besoin ; j’avais les yeux remplis de leur colorée beauté.