JE SUIS À TOI

Jeune et pauvre, Lucas est un escort boy argentin qui aspire à quitter sa vie de misère à Buenos-Aires. Henri, un boulanger belge souffrant de solitude le fait venir en Belgique pour travailler comme apprenti et vivre chez lui. Mais alors qu’Henri a clairement des vues sur Lucas, ce dernier s’intéresse à Audrey, la vendeuse.

Deux ans après « Hors les Murs », le réalisateur belge David Lambert revient avec un second long-métrage (co-production belgo-canadienne) qui a été récompensé au Festival international du film de Karlovy Vary par le prix du meilleur acteur pour Nahuel Perez Biscayart, absolument bouleversant dans son interprétation d’un jeune homme brisé par la vie.

Drame traitant entre autres de misère et de prostitution, « Je suis à toi » ne peut pas pour autant être classé de ’film social’ car il est bien plus que cela. Même si il comporte des scènes dures (et quelques images très crues), le film n’est cependant pas dénué d’espoir ni d’humour décalé (par exemple les scènes où le boulanger obèse danse sur des airs d’opérette en projetant de la farine autour de lui).

« Je suis à toi  » est aussi une œuvre humaniste sur l’amour, la solitude et le besoin d’être aimé. Grâce au personnage d’Audrey (Monia Chokri), veuve et maman d’un petit garçon, Lucas va entamer un cheminement pour se sortir de sa situation d’objet et d’esclave et pour acquérir son indépendance. Pour cela, il devra aussi reconstruire son identité sexuelle et affective et retrouver les notions d’amour, de joie, de désir et de plaisir.

Nadia Vodenitcharov