Mélodrame
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UN ETE A OSAGE COUNTY

John Wels

Meryl Streep, Julia Roberts, Chris Cooper, Ewan McGregor, Sam Shepard, Margo Martindale, Julianne Nicholson, Juliette Lewis

121 min.
26 mars 2014
UN ETE A OSAGE COUNTY

Violet Weston (Meryl Streep) est atteinte d’un cancer à la mâchoire, un mal particulièrement douloureux pour cette femme qui, dès qu’elle ouvre la bouche, épanche fiel et vitriol. Toxicomane patentée, Violet s’abreuve quotidiennement de cocktails détonants d’anti-dépresseurs, anxiolytiques et autres neuroleptiques, tandis que son mari, Beverly (Sam Shepard), se réfugie dans les livres tout en noyant son chagrin dans le bourbon. Chacun a ainsi trouvé son paradis artificiel en mettant un coup de canif au bas d’un contrat de mariage qui a trop duré.

« Life is long » (le vie est longue) dit Beverly Weston en citant T.S. Eliot, et elle semble d’autant plus longue lorsque le passé devient lourd à porter. Toucher du bout des doigts les petites choses simples qui font le bonheur, s’avère de plus en plus difficile pour Beverly ; aussi disparaît-il du jour au lendemain, apparemment sans laisser de traces. Il sera retrouvé mort par noyade quelques jours plus tard.

Après plusieurs années de séparation, les trois filles de la famille se retrouvent en compagnie de leur mère, de sa fidèle sœur, de son époux et de leur fils. Le temps est venu, par une chaleur suffocante, de déterrer les vieux secrets de famille et de se jeter à la figure toutes les vieilles rancunes accumulées au fil des ans. Les plaines de l’Oklahoma ne seront pas assez vastes pour dissoudre les tensions familiales qui asphyxient chacun des protagonistes.

Adapté d’une pièce de théâtre écrite par Tracey Letts, Un été à Osage County rassemble un casting de choix, mais la trop grande exacerbation des sentiments conduit à un massacre familial qui affaiblit des dialogues pourtant bien construits et dont le ton rappelle la dramaturgie de Tennessee Williams. Les situations, trop souvent poussées à l’extrême, desservent l’authenticité des personnages, et Meryl Streep, en mère monstrueuse, pèche par un surjeu théâtral qui lui fait perdre une part de sa crédibilité. 

Les spectateurs qui apprécient les mélos explosifs où les membres d’un huis clos familial se lancent à la tête vieilles casseroles et couteaux affûtés à la lame de la rancune, y trouveront leur compte, mais la marmite semblera trop fumante (voire fumeuse) pour les fins gourmets, amateurs de sobriété, telle que l’a par exemple mise en scène Thomas Vinterberg dans Festen .

( Christie Huysmans )