Adaptation d’un livre
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GREAT EXPECTATIONS

Mike Newell

Jeremy Irvine, Ralph Fiennes, Helena Bonham Carter, Jason Flemyng, Holliday Grainger, Robbie Coltrane,...

128 min.
6 mars 2013
GREAT EXPECTATIONS

C’est l’histoire d’une transformation, celle d’un jeune orphelin, Pip, qui grâce à un bienfaiteur anonyme va avoir la possibilité de devenir un gentleman et de goûter de très près au monde si lointain de la bourgeoisie. Une seule chose restera inchangée dans ce processus : son amour dès son très jeune âge pour une jeune fille inaccessible, Estella.

Ce drame au style très british, directement inspiré d’un conte de Charles Dickens, nous plonge dans un univers étrange. Celui d’un misérabilisme poussé à l’extrême qui n’a véritablement rien d’enchanteur. Bien que le film suive certaines règles propres aux contes enfantins, une teinte nettement plus morose est omniprésente et reflète très clairement cette vision pessimiste que le romancier a de son époque. Nous retrouvons également plusieurs des thèmes dichotomiques récurrents chez Dickens : l’amour, la solitude, la bourgeoisie et la pauvreté. Mais la magie n’opère pas pour autant à l’écran.

Le premier rôle est tenu par le novice et jeune acteur Jeremy Irvine. Révélé en 2011 dans War Horse de Steven Spielberg, il continue son ascension. Son interprétation de la version adulte de Pip ne laisse pas à désirer, au contraire. Son jeu offre une certaine émotion au personnage, une légère part de réalisme sans pour autant être trop dans la théâtralité contrairement aux autres protagonistes. Helena Bonham Carter reste fidèle à elle-même et à ses rôles précédents en interprétant avec habileté mais certainement pas avec surprise une femme excentrique et déjantée.

Contrairement à son titre, il ne faut certainement pas avoir de grandes espérances en visionnant le dernier film de Mike Newell. Le réalisateur ne semble manifestement toujours pas avoir trouvé son genre de prédilection. Ce n’est pourtant pas faute de s’être essayé à tous les styles (*). C’est à se demander véritablement pourquoi il s’entête à transposer sur grand écran un classique qui fut déjà adapté à plusieurs reprises, qui plus est sous diverses formes (**).

Bénédicte Eïd

 

(*) Le réalisateur, surtout connu pour la comédie dramatique Quatre mariages et un enterrement (1994), a également signé, dans des registres très différents, Donnie Brasco (1997) et plus récemment l’adaptation du jeu vidéo Prince of Persia (2010).

(**) La dernière version cinématographique datant de 1998 et réalisée par Alfonso Cuarón offre une vision plus moderne et plus librement adaptée du roman original.