Adaptation d’un livre
3étoile(s) 3étoile(s) 3étoile(s) 3étoile(s) 3étoile(s)

X-MEN : FIRST CLASS

Matthew Vaughn

James McAvoy, Michael Fassbender, Kevin Bacon, January Jones, Rose Byrne,…

132 min.
1er juin 2011
X-MEN : FIRST CLASS

C’est l’histoire d’un commencement, celui de l’univers mystique et pour le moins anodin des X-Men. Ces super-héros créés par Stan Lee et Jack Kirby dans les années 60. Bryan Singer a réussi avec brio la réalisation des deux premiers volets de la saga devenue à présent pentalogie. C’est au tour de Matthew Vaughn (Stardust, Kick-Ass) de s’y coller après avoir renoncé au projet de diriger le troisième opus.

Le pari du réalisateur était de présenter un angle plus humaniste absent des précédents films. Pari plutôt bien tenu. Le film offre en effet une vision intéressante de la psychologie des personnages et de leur évolution. Ces héros sans peur, mais pas sans reproches, apparaissent dès lors comme davantage équivoques, moins dichotomiques. Un projet qui semble avoir été mûrement réfléchi, né d’ailleurs dès la réalisation du tout premier film. On notera également la prestation remarquée de l’acteur Michael Fassbender qui apporte une touche empathique et sensible au personnage antagoniste d’Erik Lehnsherr, plus connu sous le nom de Magnéto.

Ce qui n’a pas changé au contraire, et heureusement, ce sont les décors et costumes kitchs à souhait, et qui font partie intégrante de l’univers des comics et particulièrement de celui-ci. La tradition reste donc saine et sauve, même si de nouveaux personnages font leur apparition. Mais ceux-ci manquent de consistance et d’originalité. On est bien loin du spectaculaire généré par les personnages récurrents (Tornade, Cyclope, Phoenix, Wolverine), malheureusement absents du casting.

Même si le film est un savant mélange d’audace et d’immuabilité, le contexte sur lequel il repose – une réinterprétation de la guerre froide – s’ancre dans une vision beaucoup trop manichéenne, propre au cinéma d’Hollywood. Le spectateur est par ailleurs bombardé à la fin du film de « summary » ou raccourcis en tout genre qui n’apportent rien, si ce n’est de simplifier encore davantage le récit.

Cela reste tout de même une bonne surprise pour un film qui n’a aucune autre prétention que celle d’être « grand public », mais qui apporte tout de même une touche de fraîcheur par le nouveau casting, et surtout par le traitement psychologique des personnages. Cette préquelle devrait aussi bien être appréciée par les adeptes du genre que par les profanes. (Bénédicte Eïd)