Adaptation d’un livre
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NORWEGIAN WOOD

Tran Han Hung

Ken’chi, Matsuyama, Rinko Kikuchi, Kiko Mizuhara

133 min.
4 mai 2011
NORWEGIAN WOOD

C’est la première fois que Haruki Murakami a accepté de voir adapté un de ses romans au cinéma. En l’occurrence , le premier , devenu culte « La Ballade de l’impossible « au titre évocateur.

 

Le réalisateur vietnamien Tran Ahn Hun n’a pas hésité une seconde à en faire un film. « La ballade de l’impossible « *titre français et « Norwegian wood » titre original qui d’emblée ressuscite les années 70 à la faveur de cette chanson des Beatles .

Ce sont les années 70 à Tokyo où la contre culture et les rêves révolutionnaires battent le pavé .

 

Murakami évoque deux événements majeurs - le séisme de Kobe et l’attentat au gaz dans le métro .
Watanabe , notre jeune héros, étudiant alors âgé de 20 ans est marqué par ses lectures comme Fitzgerald , Thomas Mann …mais aussi par les musiques des Beatles , Monk ou Miles Davis .

Hélas , la perte de son ami qui s’est suicidé ne cessera de le hanter ainsi que la très imprévisible Naoko , petite amie « veuve « de son copain qu’il va retrouver quelques années plus tard. Entre eux , va se nouer une relation amoureuse mais ambiguë où l’absent ne cessera de torturer la jeune Naoko . Liaison dangereuse , ambivalente à mi-chemin entre la folie , la complicité et la mort.

On comprend ce qui a séduit Tran Ahn Hun , un univers qui lui est proche, lui l’auteur des très beaux films " A la verticale de l’été", "Cyclo" ou" L’odeur de la papaye verte".

 

Comme chez Murakami , la pensée asiatique est très présente et relie les événements et les personnages . Mais Murakami a une puissance d’écriture fluide, sensuelle et terriblement envoûtante . Ce qui manque sans doute dans le film même si tout tourne autour de l’amour, du deuil avec en point d’orgue la sexualité .

Le film souffre surtout de longueurs qui se traduisent par un certain ennui .

Manque la poignante mélancolie des choses chère à la poésie japonaise traditionnelle et c’est dommage.

Malgré des jeunes acteurs formidables comme Naoko , Rinko Kikuchi , révélée dans « Babel « d’Inarritu et des paysages d’une beauté incroyable, paysages sous la neige, notamment, le film s’étire et du coup manque cruellement d’émotion. Emotion, , qui est par contre un atout majeur chez Murakami .

Le spectateur reste spectateur même s’il est en empathie avec les personnages du film ’Anne Goreux) .

*publié chez Belfond