THE FIGHTER

The Fighter est un film sur le conflit : le combat sur le ring, l’amertume qui gangrène la famille, les pulsions qui envahissent le corps et l’esprit. Les frères rivaux, Dicky Eklund et Mickey Ward, se battent pour envahir l’écran et le territoire de l’autre. L’exubérance d’un (merveilleux) Christian Bale (*), toujours en mouvement, entre en duel avec le calme olympien de Mark Wahlberg « lent au démarrage », à l’instar de son personnage. Tout dans le film est opposition : le son lui-même lutte avec l’image.

Pourtant le combat, c’est aussi le dialogue. Micky et Dicky communiquent avec les mains, valsent au son harmonieux de leurs poings et fusionnent en une unité symbiotique que rien n’arrête.

Jouant sur l’aspect documentaire et la mise en évidence des corps, David O. Russel offre au spectateur une histoire profondément humaine. Le parcours des personnages nous inquiète autant que celui de nos proches. Difficile de ne pas se ronger les ongles lors des matchs de Micky ! La boxe n’a jamais été aussi passionnante.

Virtuosité de la mise en scène, personnages en relief, humour, émotion : The Fighter ne manque de rien.

Mark Wahlberg s’est battu pour ce film. Il a eu raison. ( Aurélie Waeterinckx )

(*) Récompensé cette année par un golden globe et un oscar du meilleur second rôle masculin.