Film de banlieue US
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THE JONESES

Derrick Borte (USA 2010)

Demi Moore, Amber Heard, David Duchovny, Ben Hollingsworth

96 min.
17 novembre 2010
THE JONESES

Tout ce qui brille n’est pas d’or. Ce qui ne vaut pas dire que ce soit du toc.

Mais juste de l’artifice, du strass, de la poudre aux yeux. Pour épater la galerie, la rendre envieuse en créant chez elle un besoin de posséder, d’imiter, de faire comme si.

Steve, Kate et leurs deux garnds enfants s’installent dans une banlieue chic américaine. Du style de celle qui balise et constitue la secrète acédie des « Desesperate house wifes ».

Une des œuvres les plus intrigantes d’Orson Welles avait pour titre « Fake » c’est-à-dire quelque chose de faux, de truqué, de contrefaçonné.

Sans tisser de comparaison entre le besogneux Derrick Borte et le génial créateur de « Citizen Kane », on ne peut s’empêcher face à ce coup monté - en effet Steve and c° ne sont que des acteurs parachutés dans un quartier ciblé pour créer chez ses habitants le désir de les copier en acquérant les mêmes meubles, vêtements, voitures … - de se questionner sur les rapports que le 7ème art entretient avec le vrai et le faux, la réalité et sa représentation, la vérité et l’illusion (comme dans le très intéressant "The Truman show" de Peter Weir).

Questionnement qui, hélas, très vite s’enlise dans une romance à deux sous, même pas rachetée par l’amertume inattendue de son dénouement, dans laquelle peine à surnager David Duchovny, l’ imaginatif (jusqu’à la paranoïa parfois) agent du FBI de la saga « X files » qui a conféré ses lettres de désespérance à l’addiction sexuelle dans la série cul-ottée « Californication ».

Il a face à lui une actrice qui ne l’incite pas à se dépasser : Demi Moore égale à elle-même. C’est-à-dire aux deux ou trous moues qui lui tiennent lieu de jeu.

On aurait aimé du punch, du mordant, des uppercuts pour dénoncer notre société de consommation machinée par les émotions les plus primaires - jalousie, convoitise, moutonisme - et l’on se retrouve à s’ennuyer devant du convenu, du superficiel, du moralisateur.

Reste en ligne d’horizon un concept. Celui de « marketing furtif » - attiser la compulsion à l’achat, chez autrui en agitant sous son nez des objets dont il n’a pas besoin .

Forme de maladie moderne, de fièvre non pas aphteuse mais acheteuse. Pouvant aller jusqu’à la ruine, jusqu’à la mort.

Et contre laquelle il existe un antidote.

Refuser de se laisser mener en bateau. En participant à la « BND », le Buy Nothing Day, créé en 1992 par le canadien Ted Dave.

La prochaine journée mondiale sans emplette a lieu le dernier samedi de novembre.

Vous avez encore le temps de vous y préparer. (mca)