Sur place nous pouvons découvrir une exposition, une présentation de ses courts métrages par le critique de cinéma Stefan Ripplinger ainsi que l’intégralité de sa série documentaire Filmemigration aus Nazideutschland, dans le cadre d’un cycle consacré aux grands films des cinéastes ayant fui l’Allemagne nazie.
Günter Peter Straschek est un cinéaste militant et historien de l’émigration allemande à Hollywood. Il étudia le cinéma à la Deutsche Film- und Fernsehakademie Berlin (DFFB) à Berlin-Ouest mais en fut renvoyé en 1968 pour ses approches filmiques peu conventionnelles influencées par les groupes d’étudiants socialistes et marxistes (Harun Farocki, Holger Meins, Helke Sander e.a.) dont il faisait partie.
Si l’exposition, qui comprend des extraits de ses films introuvables, ses correspondances, ses esquisses attestant sa méthode de travail extrêmement méticuleuse, ravira probablement plus les personnes initiées, elle témoigne néanmoins de son travail d’historien, travail d’une vie, en nous offrant à voir notamment une bande longue de pas moins de 9 mètres (!) reprenant le nom de toutes les personnes ayant fui l’Allemagne nazie pour continuer leur travail dans le monde du cinéma à Hollywood (voir photo ci-dessous). CINEMATEK a, pour l’occasion, également ressorti toutes les photos des personnes du monde du cinéma qui se sont exilées à Hollywood. Celles-ci sont projetées sur les télévisions où nous découvrons avec le plus grand plaisir des photos, dont certaines sont rares, issues de tournages et autres.
Le cycle proposé à cette occasion par CINEMATEK est des plus intéressants, permettant de revoir des grands classiques comme A Foreign Affair (Billy Wilder, 1948) ou To Be or Not to Be (Ernst Lubitsch, 1942), mais également des pépites introuvables par ailleurs, comme les courts-métrages et le documentaire exceptionnel Filmemigration aus Nazideutschland (1973-1975) de Günter Peter Straschek, Die Vier im Jeep (Leopold Lindtberg, 1951), Die letzte Chance (Leopold Lindtberg, 1945)…
Une raison (pour ceux qui ne l’ont pas encore) de souscrire un abonnement à CINEMATEK, qui offre encore et toujours un assortiment de films intéressants à découvrir ou à revoir !
(Astrid De Munter)