En partenariat avec Open Cinema
Né à Jemappes en 1938, Jean-Maire Buchet se destine au cinéma dès le début des années 50, un art qu’il découvre au travers de ciné-clubs et au cours de sa scolarité. Sa cinéphilie s’affine avec "la rencontre de la revue Positif (celle de Chardère), des bouquins de Kyrou et de l’Écran démoniaque de Lotte Eisner, de Jean Vigo". En 1957, Buchet suit la section de cinéma expérimental que la Cambre vient d’ouvrir, qu’il ne terminera pas pour travailler. Il sera projectionniste à la Cinémathèque et preneur de son à la radio-télévision flamande (BRT).
Parallèlement, il collabore avec des cinéastes plus jeunes que lui, en marge du cinéma officiel, comme Roland Lethem, Patrick Van Antwerpen, Robbe De Hert ou Boris Lehman, en tant que monteur, ingénieur son, acteur ou réalisateur. À ce jour, il a réalisé 23 courts métrages, expérimentaux ou de fiction, et 3 longs métrages dont le dernier, auto-produit comme à ses débuts, est présenté ce soir en première mondiale ! Héritier de l’esprit trublion des années 60 et 70, Jean-Marie Buchet continue du haut de ses 87 ans à nous surprendre, tout en restant égal à lui même : un facétieux conteur à la Beckett de la banalité du quotidien de ses contemporains, à travers un cinéma provocateur pince-sans-rire, faussement dérisoire
TÉLÉPHONE
28.09.2025 > 18:00
Suite au conseil de Bernadette à Jacqueline de demander à Gustave d’intervenir auprès de Jérôme avec qui elle ne veut plus parler, Jacqueline téléphone à Gustave qui refuse finalement de l’aider sans lui dire pourquoi. Elle joint Denise qui connaît la raison, mais ne veut pas lui dire non plus, tout en lui proposant de l’aider… Avec une économie déconcertante de moyens, "Téléphone" est formé d’une suite de plans séquences de conversations téléphoniques entre ses protagonistes, sans jamais entendre la personne au bout du fil.
Au spectateur d’imaginer leur dialogue à partir de bribes d’infos, onomatopées ou autres interjections, qui confinent parfois au comique malgré le sérieux de la discussion. Vous l’aurez compris, le nouveau long métrage de Jean-Marie Buchet continue de creuser l’absurdité de la (non) communication entre les êtres, tout en prenant un malin plaisir à dénaturer la narration cinématographique, quitte à se mettre à dos une partie du public. Une expérience situationniste à ne pas regarder au premier degré si vous voulez passer un bon moment !
Suivi d’une discussion avec Jean Marie Buchet et toute l’équipe du film.
MIREILLE DANS LA VIE DES AUTRES
28.09.2025 > 21:00
Jean-Marie Buchet, 1979, BE, DCP, vo fr st nl, 87’
Quatre amis, deux filles et deux garçons, encore un pied dans l’adolescence, voient leurs rêves et leurs amours inavoués toucher à leur fin depuis que la plus admirée de leur bande, Mireille, fréquente un comptable rencontré au bureau où elle travaille comme dactylo. Leur mariage est en vue, mais Mireille doute, reflétant les angoisses de ses amis face à la vie rangée qui les attend. "Mireille dans la vie des autres", tout juste restauré par la Cinémathèque Royale de Belgique, continue dans la veine minimaliste faussement sérieuse entamée par Buchet en 1974 avec son premier long métrage "La Fugue de Suzanne" (diffusé en 2001 au Nova).
Plus ambitieux – le film bénéficie d’une aide à la production, d’un producteur et d’une équipe de tournage conséquente –, la trame n’en reste pas moins succincte, "où il ne se passe rien, mais où il se passe quand même quelque chose". À l’image des dialogues, volontairement "pauvres", jusqu’à l’absurde, qui n’en décrivent pas moins de manière malicieuse, lucide, voire poétique, le désarroi d’une génération face à l’impasse d’une vie convenue rejetée tout au long de sa jeunesse, mais qu’elle ne peut s’empêcher de rejoindre.
En présence de Jean-Marie Buchet
Cinéma Nova Bioscoop
Rue d’Arenbergstraat 3
1000 Brussels - Belgium
http://www.nova-cinema.org