Le 20 août 2014, sortira en Belgique « The Reunion », le premier long-métrage de l’artiste suédoise, Anna Odell. Sorti grand vainqueur du Brussels Film Festival en juin dernier, « The Reunion » a remporté l’adhésion méritée d’un public très large. Jouant sur une triple mise en abyme, le film place en vis-à-vis la fiction et la docu-fiction. Il investigue le thème du harcèlement collectif (bullying) en milieu scolaire et examine ses impacts comportementaux à l’âge adulte.
Très éloignée de l’image de l’artiste narcissique et exaltée que certains médias suédois ont fait de Anna Odell en 2013 lors de l’exposition de sa première œuvre publique, c’est une femme humble et très mesurée, déconcertante de simplicité, aussi sensible que déterminée, que nous avons eu le plaisir de rencontrer dans le cadre du Brussels Film Festival. Cet entretien fut aussi l’occasion pour Anna Odell de nous confier, avec émotion, sa vérité sur la tempête médiatique qu’a suscitée son œuvre « Unknown woman 2009-349701 ».
Quel était l’objectif central de votre film ?
J’avais pour premier objectif d’explorer la dynamique de groupe. Je voulais examiner ce que sont devenus à l’âge adulte des individus qui, en étant jeunes, ont fait partie d’un même groupe sur une longue période. Je souhaitais sonder ce dont ils se souvenaient de leur passé et voir en quoi leur expérience vécue en groupe avait façonné leur manière d’être en tant qu’adultes. Beaucoup de gens croient que les personnes victimes de harcèlement collectif (bullying) appartiennent à une catégorie type de gens « spéciaux ». Je défends une théorie contraire : je crois que personne n’est à l’abri ; pas même un homme d’affaires à qui tout semble avoir réussi. Si, du jour au lendemain, tous les membres de son entreprise se liguent conte lui, l’ignorent, le méprisent, lui dissimulent des informations dont il a besoin, s’ils ne lui adressent plus la parole même pour lui dire bonjour..., inévitablement il en sera affecté et il deviendra quelqu’un d’autre. Je crois donc que ce n’est pas le fait d’être différent des autres qui appelle au harcèlement ; à l’inverse, ce sont toutes les brimades qu’un individu subit sur le long terme, qui vont faire de lui un être à part ou marginalisé. À moins d’être totalement insensible, personne ne peut résister à un changement de comportement et de personnalité si, durant une longue période, il a été maltraité par un groupe tout entier dont il n’a pu s’échapper. Il me semblait que le sujet était suffisamment important pour le porter à l’écran. Avant de réaliser ce film, je me suis très largement documentée sur le sujet. J’ai travaillé en étroite collaboration avec des chercheurs spécialisés dans le domaine. L’un des scientifiques avec lequel j’étais en contact, s’occupait de victimes ayant porté plainte, et à titre de comparaison, il me citait l’exemple fréquent de femmes portant plainte pour viol et se voyant insidieusement accusées d’avoir provoqué le crime dont elles ont été victimes en raison des vêtements qu’elles portaient ce soir là : ah vous portiez une jupe très courte ! « What did you expect ? » Or, à l’évidence, ce ne sont pas ces femmes qui sont hors normes !
Pensez-vous que les femmes soient plus fréquemment victimes de « bullying » que les hommes ?
Non pas du tout en ce qui concerne le « bullying ». Je ne parle évidemment pas du harcèlement sexuel, ce qui est une autre affaire.
Votre film repose sur plusieurs mises en abyme qui mènent à un jeu de miroirs complexe où la perception des uns et des autres se réfléchit et se confronte ? Ce processus était-il une manière de trouver la Vérité ?
Parler de Vérité lorsque l’on s’attaque à la dynamique de groupe est extrêmement complexe car chacun a sa propre perception de la réalité ; une perception qu’il tient pour vraie. Nous sommes donc face à plusieurs vérités qui s’affrontent et ne se rejoignent pas toujours. Prenons l’exemple de Christopher par exemple, qui est l’homme avec lequel je vais prendre un café dans le film : il se « défend » en disant qu’il n’avait jamais eu l’intention de faire mal. S’il m’a ignorée, c’est parce que je ne lui disais jamais bonjour et qu’il me trouvait étrange pour cette raison. Cet homme avait tellement l’habitude d’être admiré, il était tellement coutumier du fait que les gens se précipitent devant lui, que tout autre comportement lui semblait simplement bizarre. Il ne peut donc se sentir coupable envers moi puisqu’il n’était pas animé d’aucune intention malveillante. Il faut d’ailleurs souligner que mon film n’a rien à voir avec la culpabilisation et qu’il n’est animé par aucune intention de revanche de ma part. Cela dit, parlant du fait que l’invitation à la réunion des anciens élèves de mon école m’a été effectivement envoyée ou pas, là, le film dévoile clairement la vérité.
Dans la première partie de votre film, qui est pure fiction de votre part, on assiste à une réaction très vive de vos anciens camarades de classe, laquelle est influencée par l’effet de groupe. Dans la seconde partie, qui a été reconstituée à partir d’éléments vécus, vous rencontrez vos anciens condisciples individuellement. Pensez-vous que ces derniers auraient réagi différemment si vous aviez eu la possibilité de les réunir ensemble ?
Oui, j’en suis absolument certaine. Pour tout vous dire, au départ, je voulais les rencontrer deux par deux. Cette intention était motivée par le fait que désormais, ma notoriété m’offre une certaine forme de « pouvoir » (dont j’étais totalement démunie en tant qu’écolière) et je ne voulais pas que dans un entretien seul à seul, ils aient l’impression que je cherchais à les culpabiliser ou à prendre ma revanche. (Je le répète, ce n’est vraiment pas l’intention du film.) Je me disais aussi qu’en les réunissant, ce serait peut-être plus facile pour eux de discuter et de s’entraider en vue de se remémorer certains souvenirs. Mais la très grande majorité ne voyait pas pourquoi ils auraient dû me rencontrer avec quelqu’un d’autre, et presque tous ont émis une préférence pour des entretiens individuels. Il eût été évidemment plus intéressant d’en réunir beaucoup plus ensemble afin de mettre la fiction et la réalité en parfait vis-à-vis mais cela ne fut pas possible.
Combien d’entre eux ont accepté de vous revoir ? Avez-vous eu des réactions positives d’anciens camarades de classe après la sortie du film dans son intégralité ?
J’ai rencontré près des deux tiers de la classe. Le film a été très bien accueilli en Suède mais je ne peux pas dire que j’ai reçu beaucoup d’échos de mes anciens camarades de classe. Quatre d’entre eux m’ont contactée. Cependant l’un d’eux, peut-être le plus tyrannique de tous à l’époque, m’a adressé ses félicitations par e-mail en soulignant que les choses avaient été très justement et très correctement mises en scène. Je dois avouer que cette réaction (surtout venant de sa part) m’a fait très plaisir.
La première partie repose entièrement sur l’imaginaire : que se serait-il passé si j’avais été à cette soirée. Une « what if ? situation » qui mène au drame. La seconde partie est inspirée de faits réels et l’on y constate peu, voire pas de réactions exaltées. À la fin du film, vous nous donnez même l’impression que très peu de choses ont changé. Pensez-vous qu’il y a peu d’espoir pour qu’un quelconque changement s’opère ?
En effet, mais je voulais coller le plus près possible à la réalité des faits et des évènements. Et la réalité est ce qu’elle est. Je n’ai pas voulu la travestir. Les réactions n’ont en effet pas été très virulentes comme ce fut le cas dans la mise en scène que j’avais imaginée dans la première partie. Peu d’espoir ? En ce qui me concerne, je constate que les choses ont évolué : dans le passé, j’étais une écolière timorée, persécutée par ses « copains » de classe, mais aujourd’hui, j’ai la chance de jouir d’une bonne réputation d’artiste en Suède. En ce qui me concerne, l’évolution a donc été positive. Cela dit, je crois que mes anciens camarades de classe ne me connaissent pas vraiment. Certains d’entre eux pensent peut-être même que je suis un peu « folle » compte tenu de ce qui a été diffusé sur mon compte dans la presse à la sortie de mon travail de fin d’étude « Unknown woman 2009-349701 ». Vous savez, la presse et certains psychiatres ont colporté tellement de mensonges à mon sujet qu’il ne serait pas impossible que certains de mes anciens camarades de classe aient (eu) peur de moi. Mon cas est donc très particulier ; et c’est aussi ce qui fait que ma rencontre avec mes anciens condisciples est différente de celle que pourraient connaître « Monsieur et Madame tout le monde ». Il n’est pas aisé pour un groupe d’être confronté, bien des années plus tard, à quelqu’un qui a connu une évolution positive en termes de hiérarchie, car les « rapports de force » se sont déplacés. Par ailleurs, le fait d’avoir été séparés durant des années, couplé à l’évolution individuelle de chacun (au niveau professionnel par exemple), concourt à rendre la rencontre malaisée.
Pensez-vous que votre cas personnel puisse être un exemple rassurant et inspirant pour des gens qui sont ou ont été victimes de harcèlement ?
Je pense que cela pourrait être important pour certaines personnes. Mais cela pourrait aussi être dangereux de tenter la même expérience que la mienne. Confrontés à leurs anciennes « victimes », certaines personnes pourraient admettre leurs erreurs et exprimer des regrets eu égard aux comportements qu’ils auraient adoptés (volontairement ou involontairement) en étant jeunes, mais d’autres risqueraient d’avoir une attitude virulente, ce qui n’aiderait probablement pas la victime de harcèlement. Il faut donc rester très prudent dans ce type de démarche. Je n’ai d’ailleurs pas entrepris cette initiative dans un but personnel, en tant que « Anna ». J’ai fait ce film en tant qu’artiste, et je voulais, en tant que réalisatrice, explorer la thématique du harcèlement avec un angle de vue plus large : en tant que sujet sociétal avec l’examen de ses conséquences. Bien sûr, tout ce que vous vivez dans la vie, les évènements négatifs comme les expériences positives … tout cela vous forge et fait partie intégrante de ce que vous êtes et de ce que vous devenez. Il est vrai qu’à titre personnel, j’ai subi des brimades, et je vous confierais que je me sens totalement libérée des personnes qui m’ont maltraitée lorsque j’étais jeune. Par contre, l’expérience que j’ai vécue, elle, fait toujours partie de ce que je suis aujourd’hui. Et j’ajouterais que cette libération s’est opérée bien avant que je n’entreprenne la réalisation de mon film. Ce n’est pas la réalisation de The Reunion qui m’a libérée de ceux qui m’ont affectée. Si je n’avais pas été libérée de mon passé, je n’aurais d’ailleurs jamais réalisé The Reunion.
Dans la première partie de votre film, vous faites référence à votre travail de fin d’étude, « Unknown woman 2009-349701 ». Votre ancienne camarade de classe vous dit à ce sujet : « Dis Anna, tu crois que la reconstitution de ta tentative de suicide était vraiment nécessaire ? ». Vous ne répondez pas à cette question dans le film. Votre travail a suscité la controverse en Suède ; la presse et certains psychiatres vous ont même attaquée de manière très virulente. Certains ont dit de vous que cette initiative était l’œuvre d’une artiste narcissique. Qu’en est-il vraiment ?
Mon premier travail a en effet provoqué une tempête médiatique. Certains journalistes, et un psychiatre en particulier, se sont en effet déchaînés contre moi ; et ce qui a été repris ensuite sur Internet, n’a fait que grossir toute une série de mensonges. Contrairement à ce qui été dit et compris, il ne s’agissait pas d’une tentative de suicide. Mon but était de créer la reconstitution d’une psychose ; et jamais, il n’est entré dans mes intentions de sauter du pont sur lequel a été tournée cette scène. Toutes les personnes qui m’entouraient à ce moment-là peuvent le certifier. Un psychiatre s’est notamment exprimé sur mon compte en mentant de bout en bout sur ce qu’il s’est passé lorsque la police est intervenue pendant le tournage : il a dit que je m’étais montrée violente envers les forces de l’ordre, que j’avais été agressive avec le personnel médical, que j’avais frappé certaines personnes, que je leur avais craché dessus… Or, rien de tout ça n’est vrai. Tout a d’ailleurs était filmé et les images, elles, ne mentent pas sur ce qu’il s’est réellement passé : lorsque la police est arrivée, j’étais surtout terriblement effrayée et j’ai essayé de m’enfuir tellement j’étais terrorisée, mais j’étais entourée de huit policiers. Qu’aurais-je pu faire seule contre un nombre pareil ? L’intervention de la police a, quant à elle, été extrêmement violente : ils m’ont mis les mains derrière de dos, ils m’ont immobilisée au sol comme si j’étais une criminelle, ils m’ont ensuite forcée à entrer dans le combi et m’ont emmenée à l’hôpital. J’étais menottée et j’ai été ceinturée dès mon arrivée à l’hôpital ; comment donc aurais-je été capable de frapper qui que ce soit ? Je n’ai donc jamais blessé qui que ce soit. Je dois ajouter qu’avant d’entreprendre « Unknown woman 2009-349701 », j’avais rencontré de nombreux psychiatres afin de m’assurer de la pertinence de ma démarche artistique. J’avais également contacté un avocat afin d’être certaine que la reconstitution que je voulais entreprendre sur le pont n’avait rien d’illégal. Si ma démarche avait constitué une entrave à la loi, jamais, je ne l’aurais entreprise.
Comment avez-vous réagi émotionnellement face à ces critiques ?
Je dois dire que j’avais la conscience tranquille et que je me sentais très en confiance car je savais très bien que tout ce qui avait été dit, était faux, et j’en détenais la preuve flagrante : tout avait été filmé par mes collègues, et toutes les images attestent que je n’ai jamais eu un comportement violent à l’égard de qui que ce soit. Je dirais même que le psychiatre en chef qui s’est exprimé à mon sujet dans un journal scientifique a servi ma cause en tant qu’artiste. Dans cet article, il a notamment écrit : « Si Anna Odell pense que tout cela est très drôle, elle peut venir me voir, et je lui injecterais personnellement une dose complète d’halopéridol ; je lui mettrais en place une très belle petite installation ; comme ça, elle constatera par elle-même, combien c’est drôle. » Or, ce psychiatre savait pertinemment que par le passé, j’avais été une patiente en psychiatrie, mais par contre, il n’avait pas la moindre idée de mon état au moment où je travaillais sur mon projet. Il ignorait donc tout de moi lorsqu’il s’est exprimé publiquement. De plus, il parle de m’injecter un médicament dont les effets secondaires sont absolument terribles et peuvent s’avérer très graves, et il l’utilise clairement comme une menace à mon encontre, en sachant pertinemment que j’avais dû avoir recours à ce médicament dans le passé. Tout son comportement tendait à prouver qu’il voulait utiliser son pouvoir de psychiatre à mauvais escient voire qu’il en abusait, ce qui, ironiquement, a été très profitable à ma démarche artistique.
L’un de vos collègues suédois, Ester Martin Bergsmark, qui a réalisé « Something must break » (un film ayant pour sujet la transsexualité et l’androgynie), défend l’idée que l’image de la « swedish polished society », archétype de l’image Ikea où tout se range et trouve bien gentiment sa place, doit être impérativement bousculée. Partagez-vous cette opinion ? Pensez-vous que la Suède, plus que d’autres pays européens, doit être bousculée ?
Je connais bien Ester Martin Bergsmark ; nous avons fréquenté la même université. Personnellement, je n’ai jamais vécu ailleurs qu’en Suède. Je ne connais dès lors pas la réalité ou les travers des autres pays européens. Mais a priori, je vous dirais que le fait de remettre en question certaines choses ou de poser un regard critique sur la société et le monde dans lequel nous vivons, est une nécessité partout dans le monde. Chaque pays doit, à un moment ou un autre, être réveillé ou être confronté à ses tabous. Je ne crois donc pas que la Suède doit être plus amplement bousculée qu’un autre pays.
Vous diriez que le rôle d’un artiste est, entre autres, de révéler certaines vérités et de bousculer certains faits établis ?
Tout à fait. C’est l’un des rôles des artistes mais c’est aussi celui de la communauté scientifique. Les artistes comme les scientifiques sont des gens qui vivent à la frontière de la société. J’entends par là qu’ils voient et explorent la société avec une certaine distance ; et cette distanciation leur permet d’examiner la réalité avec plus de recul mais aussi avec une plus grande capacité d’anticipation sur l’avenir d’une société et de son développement, entre autres, sur le plan technologique ou scientifique. C’est ce qui leur permet aussi d’être innovants. Toute société a besoin des artistes et des scientifiques pour continuer à évoluer et repousser les limites de ce que l’on tient a priori pour impossible. Je vais vous donner un exemple, peut-être enfantin, mais il est très parlant : serions-nous aujourd’hui capables de prendre un avion, si des artistes, des penseurs, des scientifiques n’avaient pas eu l’idée audacieuse de faire voler les hommes ? À une certaine époque, ces hommes ont probablement été considérés comme des fous. Sans doute leur a-t-il été asséné que seuls les oiseaux seraient jamais capables de voler ; or la persévérance de certains s’est avérée gagnante. Désormais, prendre l’avion est devenu pour nous tout à fait naturel.
À la fin du film, vous vous retrouvez sur un toit avec un homme. Qui est-il ? Et pourquoi lui ?
Il s’agit de Rikard, qui incarne, dans le premier volet du film, l’un de mes anciens camarades de classe. Je voulais être accompagnée par l’un des acteurs de la première partie afin de rappeler au public que le début du film est purement fictif. Il devient dans la seconde partie le fidèle compagnon qui m’aide à confronter mes anciens camarades de classe à la fiction que j’ai mise en scène. Pour rappel, la deuxième partie met elle aussi des acteurs professionnels mais elle est fidèlement tirée des réels entretiens que j’ai pu avoir avec mes anciens camarades de classe. (Dans la réalité, j’ai été aidée par une amie qui est dramaturge et qui n’a pas fréquenté la même école que moi.) En faisant intervenir Rikard dans la seconde partie, je tenais également à montrer que ce film est l’oeuvre de toute une équipe et que je ne l’ai pas réalisé toute seule et certainement pas pour moi seule. J’avais une très grande complicité avec Rikard, et nous avions d’ailleurs, à la fin du tournage, un nombre incalculable de scènes ensemble ; il nous a donc fallu en supprimer beaucoup car nous ressemblions un couple d’adolescents amoureux, et là n’était pas du tout l’idée.
Pourquoi cette vue aérienne à la fin du film ? Quelle signification lui accorder ?
En fait, cette scène a été tournée à bord d’un zeppelin. Et je tenais à cette vue aérienne pour élargir l’angle de vue de mon film dont la majorité des scènes se déroulent dans des espaces clos. Je voulais dire au public : le film est achevé ; cela changera peut-être certaines choses à l’avenir ou pas, mais quoi qu’il en soit, « life goes on ». De la même manière que vous avez peut-être à côté de chez vous un voisin sympa et cool, ou au contraire un voisin qui vous crée des problèmes mais, vue d’en haut, la vie continue !
(Propos recueillis par Christie Huysmans)