Juste pour passer le temps
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YOUNG ADULT

Jason Reitman

Charlize Theron, Patton Oswalt, Patrick Wilson, ...

93 min.
28 mars 2012
YOUNG ADULT

Mavis Gary a quitté la petite ville de province dont elle est originaire pour s’installer à Minneapolis où elle est à présent auteur à succès de romans pour ados. Elle décide pourtant de revenir sur les traces de sa ville natale suite à une mésentente avec son éditrice et lorsqu’elle apprend que son ex-petit copain de lycée est devenu papa. Malgré son assurance et sa conviction, elle va vite se rendre compte que les choses ne s’agencent pas comme elle l’aurait souhaité. Contre toute attente, c’est avec une ancienne connaissance de lycée qu’elle crée un lien nouveau. Ces deux-là n’en ont pas l’air mais ils ont pourtant plus de points en commun qu’ils ne l’imaginent.

 

Charlize Theron, nommée pour ce rôle aux Golden Globes dans la catégorie Meilleure actrice dans un film musical ou comique , est phénoménale pour donner corps à cette détestable peste. Irritante à souhait dans son égocentrisme, Mavis évolue dans des décors qui nous renseignent sur son état intérieur, comme sa chambre, synonyme de nostalgie et de regard vers le passé, soulignant un manque criant dans la vie de cette femme. Et pourtant, un tel centrage sur elle-même, la coupant de la réalité de tout autre être, apparaît comme difficilement excusable, même quand on finit par connaître les blessures de vie qu’elle a eues à traverser.

 

Nouvelle production de Jason Reitman, à qui l’on doit les très différents et savoureux Thank Your for Smoking (2005), Juno (2007) et In the Air (2009), Young Adult est un nouveau pari dans la carrière du cinéaste, basé sur un personnage avec qui il n’est pas évident, de prime abord, de rentrer en empathie.

 

Pour la rédaction du scénario de Young Adult , Diablo Cody a puisé son inspiration dans un article de presse de la ville de Minneapolis. C’est sur l’histoire d’une femme partie sur les traces de son petit copain de lycée longtemps après leur séparation que la scénariste a basé son écriture.

 

Oui mais voilà. L’empreinte d’un réalisateur talentueux (et aventureux, il faut bien le reconnaître) et la qualité d’une écriture subtile dans la psychologie des personnages ne parviennent pas à donner à cette comédie dramatique le même charme que ces deux ingrédients avaient réussi à communiquer à Juno, bien que les deux films ne soient clairement pas dans la même veine. C’est à la périphérie de l’histoire d’une femme blessée par la vie que s’égarera le spectateur exigeant. Avec le sentiment d’avoir consacré du temps à voir un film qu’il aurait pu dérouler lui-même en observant la foule évoluer autour de lui et en se concentrant sur la détresse de l’un ou l’autre protagoniste. Commun.  (Ariane Jauniaux)