VICE

Vice est l’histoire de la lente mais sûre ascension de Dick Cheney (Christian Bale), simple quidam, à l’un des postes les plus puissants qui soient, à savoir celui de la vice-présidence des Etats-Unis.C’est en partie au travers du personnage de sa femme Lynne (Amy Adams), qu’Adam McKay nous fait comprendre la trajectoire de cet homme taciturne et discret qui a su se glisser dans l’ombre de George W. Bush (Sam Rockwell), présenté comme simple marionnette.

Après The Big Short (2015), son film brillant et grinçant sur la crise des subprimes, Adam McKay s’attaque à un autre pan, plus politique, de l’histoire américaine et mondiale. Loin du biopic classique, Vice se place entre la satire et le sérieux, nous fait rire et enrager. A l’instar de The Big Short, c’est un film chaotique, qui veut en réalité refléter le chaos de notre monde, le chaos dans lequel nous vivons. Adam McKay parvient ainsi à mettre en lumière des événements qui ont renversé l’ordre mondial sans même que nous ayons pu nous en rendre compte.

Nominé 8 fois aux Oscars, Vice n’a cependant remporté que l’Oscar des meilleurs maquillages et coiffures. Christian Bale, qui a encore subi une métamorphose physique impressionnante en prenant plus de 20 kilos (on se rappelle sa perte de poids phénoménale dans The Machinist, son corps parfaitement musclé dans American Psycho ou sa prise de poids dans American Bluff) a remporté le Golden Globe du Meilleur acteur dans un film musical ou une comédie, et ce à juste titre. Sa prestation est, encore une fois, époustouflante. Il parvient à se glisser tellement bien dans la peau de Dick Cheney qu’il le devient réellement, le temps du film.Et le reste du casting (Amy Adams dans la peau de Lynne, Sam Rockwell dans celle de George W. Bush et Tyler Perry dans le rôle de Colin Powell) est également excellent.

Loin de vouloir convaincre, Vice est néanmoins une œuvre à parti pris, exprimant le point de vue radical du réalisateur. Film coup de poing et brillant, à voir en salles, et ce jusqu’au bout du bout, pour ne pas perdre les deux dernières minutes de plaisir final juste après le générique !

(Astrid De Munter)