Pour un samedi soir
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UNE AFFAIRE DE FAMILLE

Claus Drexel (France 2008 - distributeur : Victory productions)

Miou Miou, André Dussollier, Eric Caravaca

79 min.
16 juillet 2008
UNE AFFAIRE DE FAMILLE

Il faut croire que Sidney Lumet a fait des émules avec « Before the devil knows you’re dead ». On rencontre en effet le même type de forme fragmentée, montrant plusieurs fois le même événement vu au travers des points de vue de différents protagonistes dans ce premier long métrage de Claus Drexel.

La comparaison s’arrête là. « Affaire de famille » n’a d’ailleurs pas la prétention d’approcher l’œuvre du cinéaste américain.

Il s’organise simplement selon ce même principe de vision démultipliée d’un fait unique, mais en l’utilisant à des fins tout autres, proposant quant à lui une comédie policière.

Le film conte le récit d’une famille qui se retrouve plus au moins malgré elle mêlée à un hold-up, avec tout ce que cela comporte de malentendus comiques et de situations cocasses. 

Ce choix de narration fragmentée se prête plutôt bien à l’aspect humoristique du film. Car s’il permet de créer du suspense en ne révélant que des brides de l’intrigue au fil des différents points de vue, il engendre aussi moult quiproquos en emmenant le spectateur sur de fausses pistes. 

On peut donc parler d’une certaine originalité de la forme narrative de « Une affaire de famille », mais on ne pourra pas pour autant crier au génie.

Drexel propose un film à la facture classique qui, s’il fonctionne, n’invente rien.

Sa réalisation est nette et propre. Une musique envahit l’écran pour donner la couleur du sentiment que l’on est censé ressentir. Les personnages qu’il rassemble tiennent du stéréotype ; la mère passive et conservatrice, le père rêveur et cachotier, la fille incomprise et rebelle.

Miou-Miou et André Dussollier, incarnant le couple, offre un jeu prévisible à la limite de la caricature. Eric Caravaca, que l’on avait notamment vu dans le très beau « C’est quoi la vie ? » [1] déçoit ici par un jeu tenant du cliché. 

« Affaire de famille » est un film divertissant, pendant lequel on ne s’ennuie pas mais que l’on s’empressera d’oublier une fois la porte de la salle passée. (Justine Gustin) 

[1] De François Dupeyron, pour lequel il reçut le César du meilleur espoir en 2000.