Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce
Sorti de nulle part avec un budget dérisoire, le film de Brady Corbet, jeune réalisateur de 36 ans, fruit de 7 ans de travail acharné, « The Brutalist » récolte 10 nominations aux oscars, et les critiques, de toutes parts, n’en sont qu’élogieuses. Ce film dure 3 h 35 avec un entracte de 15 mn.
Fenêtres ouvertes sur le trauma, l’absolutisme, le pouvoir, l’art, le capitalisme, le secret, l’humanisme, la sauvagerie, les rapports torves entre un mécène américain et un architecte hongrois dans une lutte des classes bouleversées.
En 1947, Laszlo Toth, (Adrien Brody), brillant architecte juif hongrois et visionnaire, fuyant l’Europe de l’après-guerre, débarque sur cette terre promise qu’est l’Amérique. Il va rejoindre son cousin Attila (Alessandro Nivola) en Pennsylvanie, qui, ayant anglicisé son nom en Miller, a monté un magasin de meubles luxueux et fait office de modèle d’assimilation. Et c’est par son cousin que Laszlo va faire la connaissance de cet éminent, richissime industriel Harrisson Lee van Buren (Guy Pearce) qui va lui confier un projet pharaonique, la réalisation d’un immense centre communautaire.
L’épouse de Laszlo et sa nièce Sophia, coincées à Budapest pour des raisons bureaucratiques vont le rejoindre. Laszlo découvre alors son épouse lourdement handicapée par l’ostéoporose, suite aux conditions extrêmes de malnutrition dans les camps de concentration.
Un film à voir pour se rendre compte du choc entre le rêve américain et ses mirages, comme la Statue de la Liberté cadrée à l’envers,
Un film à voir pour le destin tragique de cet architecte brutaliste qui, confronté à un monde où l’art devient un moyen de survie, bâtit des monuments minimalistes de béton, marqués par la brutalité de son passé,
Un film à voir pour le jeu des acteurs remarquables, notamment Adrien Brody, acteur merveilleux du film « Le pianiste » sorti en 2002,
Un film magistral à voir absolument, malgré sa longueur, un film qui nous fait suivre l’épopée d’un émigré visionnaire se battant avec ses propres démons et son passé.
Martigue Lagarrigue