Comédie
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TO ROME WITH LOVE

Woody Allen (USA 2012)

Penelope Cruz, Ellen Page, Judy Davis, Alec Baldwin, Roberto Begnini

89 min.
4 juillet 2012
TO ROME WITH LOVE

Un “dispensable” Woody.

Si tous les Allen ne sont pas de grands crus, ils sont rarement comme ce “To Rome … » des vins de qualité aussi quelconque.

S’il échappe de peu au label « vin de table (*) » c’est en raison et en raison seulement de sa localisation géographique. Grazie mille Roma, la ville chère à Fellini sauve la mise en permettant au film de ne pas complètement sombrer dans le n’importe quoi.

Très vite, il apparaît au spectateur même le plus bienveillant que la dernière réalisation du cinéaste le plus célèbre de Manhattan est à l’image de l’indication donnée, avec une lucide (ou inconsciente ?) sincérité par son titre : une formule lapidaire, passe-partout et paresseuse écrite par un touriste en mal d’inspiration en bas d’une carte postale.

Présumant que les destinataires seront de toute façon contents de recevoir une marque de sympathie.

Mais dans ce cas la présomption est téméraire. Parce que face à un travail aussi poussif le sort de « To Rome.. . » est légitimement scellé : le fond de tiroir. Dans celui-ci on glissera aussi la robe-nuisette portée par Pénélope Cruz. A moins que la muse d’Almodovar ne souhaite devenir la nouvelle guest star du catalogue La Redoute.

Si les ingrédients du savoir-faire « allennien » sont présents - les romances, les névroses, les chassés-croisés amoureux, sans oublier un soupçon de cynisme - la sauce ne prend pas. 

Il y manque tout simplement un liant, celui de la subtilité alliée à la légèreté.

4 histoires, 4 couples, 4 occasions pour le spectateur de s’ennuyer.

Trop de stéréotypes finissent par normaliser l’humour, trop d’application laborieuse enlève aux dialogues le charme de l’inattendu, trop de portes enfoncées (notamment sur les pièges de la célébrité trop vite acquise et portée par une insupportable Roberto Begnigni) ouvrent celles du ridicule, du narcissisme et de la leçon de morale donnée par un réalisateur dont on se dit qu’il commence à faire ses 77 ans.

Reste à espérer qu’il se souvienne de son métier de base : la réalisation et laisse de côté son job d’appoint de tour opérateur.

Après ses escapades à Londres, Paris, Barcelone on a hâte de le voir réintégrer ses pénates new-yorkaises. Elles lui conviennent si bien. (mca)

(*) comment oser le terme "piquette" en parlant d’un cinéaste qui nous a maintes fois enchantés ?