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THIS MUST BE THE PLACE

Paolo Sorrentino (USA 2011)

Sean Penn, Judd Hirsch, Eve Hewson, Harry Dean Stanton, Frances McDormand, Liron Levo, David Byrne

118 min.
21 mars 2012
THIS MUST BE THE PLACE

Cheyenne est un homme de 51 ans. Il est une rock star excentrique, capricieuse, un musicien qui vit à Dublin avec sa femme pompier : trop vieux pour un maquillage si marqué, trop jeune pour pouvoir s’habituer à une vie d’ex rocker paralysé.

Cheyenne est un enfant. Il deviendra adulte à 51 ans, et avec l’innocence et l’étonnement d’un enfant il décidera après la mort de son père, de prendre la route.

Cheyenne avance alors courbé sur lui-même comme un riche qui porte le poids de sa culpabilité. Les yeux grands ouverts sur le monde lui ouvrent la porte du voyage.

Un voyage d’une dimension épique. Un voyage cathartique que Paolo Sorrentino aime faire entreprendre à ses protagonistes.

Cheyenne, à travers cette aventure picaresque à la recherche d’une vengeance pour son père, se trouve lui-même. Un magnifique Sean Penn donne vie à ce personnage surprenant.

Le réalisateur de « Il Divo » et « Les conséquences de l’amour » encore une fois réussit à mettre en scène l’esprit humain fragile et solitaire. Grâce aussi à l’apport de ses collaborateurs fidèles qui l’accompagnent en cette première production américaine : Luca Bigazzi, maître de la photographie et le scénariste Umberto Contarello.

 
Détesté par une partie de la presse française et italienne, encensé par l’autre « This must be the place » est de fait un film qui divise. Pour son audace, mais aussi pour ses faiblesses.

Ce road movie est une odyssée dont la limite est probablement celle de ne pas avoir une intrigue assez résistante. Une histoire qui subit son poids et se perd dans ses longueurs, restant néanmoins une œuvre de qualité.

Paolo Sorrentino entre avec un art et délicatesse dans les plis de la vie tout en renouant avec les caractéristiques d’une production américaine de longue haleine (et de larges poches) qui probablement perd une partie de son ampleur dans cette ambition hyperbolique. (Lucia)

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