Autour d’un livre
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THEIR FINEST

Lone Scherfig

Gemma Arterton, Sam Claflin, Bill Nighy, Jeremy Irons, Eddie Marsan, Jack Huston, Helen McCrory, Jake Lacy, Rachael Stirling, Richard E. Grant

117 min.
17 mai 2017
THEIR FINEST

Basé sur le roman de Lissa Evans, « Their Finest Hour and a Half », le nouveau film de Lone Scherfig (« An Education », « The Riot Club »), est une charmante surprise. Oscillant entre le drame et la comédie romantique, le récit s’inscrit au creux d’une des sombres périodes de l’histoire, la Seconde Guerre mondiale. Mais même dans les pires instants, les femmes et les hommes réussissent à créer de belles choses.

Catrin Cole, interprétée par Gemma Artenton (« Quantum of Solace », « Tamara Drewe », « Good Morning England »), débarque à Londres, en plein Blitz (campagne de bombardements intensifs menée par l’aviation allemande contre le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale) pour vivre avec son compagnon, un artiste-peintre sans argent. Elle décroche un emploi de copywriter pour des films de propagande qui ont besoin d’une touche féminine. Remarquée par le producteur Tom Buckley, incarné par Sam Clafin (« Me before you », « The Riot Club »), elle devient rapidement scénariste. Ensemble, ils vont travailler sur un long-métrage qui aura pour objectif de réchauffer les cœurs et de convaincre les Américaines que la place de leurs hommes est au front.

Véritable mise en abîme, « Their Finest » rend hommage au cinéma, mais pas seulement. Si le film effleure différentes thématiques, il y en a une qui ressort davantage, même si elle reste assez modérée : l’émancipation de la femme. Le sujet est traité par rapport au monde du travail, et plus spécifiquement dans le milieu cinématographique, mais aussi au sein de la vie conjugale. Quand Catrin décroche le job, on lui explique que sa mission sera d’écrire les « résidus », entendons par là les dialogues féminins, et qu’elle sera moins bien payée qu’un homme. Par la suite, lorsqu’elle annonce à son compagnon qu’elle a trouvé du boulot et qu’elle sera en mesure de subvenir à leurs besoins, celui-ci ne semble pas être très à l’aise avec l’idée que ce soit elle qui ramène l’argent.

Si dans un premier temps, on a du mal à ressentir la fibre féministe chez le personnage de Catrin, on la voit s’affirmer peu à peu au cours du film. Elle ne se laisse pas abattre et fait preuve de courage et d’audace pour s’affirmer et trouver sa place. Il y a également cette phrase, dite par l’un des personnages féminins, qui contextualise la place de la femme à l’époque et les changements qui s’en suivront :

« A lot of men are scared we won’t go back into our boxes when this is over. »

Mais « Their Finest » nous offre aussi des instants d’humour, en particulier à travers le personnage incarné par Bill Nighy (« Love Actually », « Good Morning England », « Indian Palace »). Véritable narcissique et ancienne vedette du petit écran, il a du mal à accepter qu’on lui refile le rôle du vieil oncle alcoolique. On remarquera également l’interprétation de Jake Lacy (« Miss Sloane », « How to Be Single », « Carol ») qui incarne Carl Lundbeck, un pilote norvégien-américain, héros de guerre, que le secrétaire de guerre veut absolument au casting du film. Sauf que le beau blond est complètement nul en tant qu’acteur. Et puis il y a tous ces instants où l’on voit les rushs du film en construction avec ses couleurs pastelles qui donnent un aspect nostalgique au film. « Their Finest » n’a donc rien de transcendant, mais c’est un beau film qui vous fera passer un agréable moment au cinéma.

(Nathalie De Man)